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G20 : ouverture d'un sommet divisé, sur fond de guerre commerciale

Photo de famille à l'ouverture du G20. Emmanuel Macron, Donald Trump et Shinzo Abe.

Photo de famille à l'ouverture du G20. Emmanuel Macron, Donald Trump et Shinzo Abe. - Alexander NEMENOV / AFP

Les dirigeants du G20 ont ouvert vendredi à Buenos Aires le sommet peut-être le plus tendu de l'histoire de ces rencontres, qui se jouera en grande partie autour d'un quatuor: Donald Trump, Vladimir Poutine, Mohammed ben Salmane et Xi Jinping.

Les dirigeants des pays membres du G20 sont réunis vendredi et samedi à Buenos Aires pour un sommet dominé par la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine et les désaccords sur de nombreux sujets, à commencer par le commerce, le climat et la politique migratoire. Si l'Argentine, qui préside le sommet, s'efforce de promouvoir les vertus du consensus, les divergences apparaissent trop nombreuses et trop vives pour être facilement surmontées.

L'un des points forts de ce sommet sera le dîner samedi entre le président américain Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping. Les chefs d'Etat et de gouvernement des vingt pays se retrouvent en effet pour la première fois depuis la décision de Donald Trump d'imposer des taxes sur 250 milliards de dollars de produits importés chinois, afin de forcer Pékin à faire des concessions dans les relations commerciales sino-américaines. La Chine a riposté en taxant des produits américains.

Chine/USA : "des signes positifs"

Le représentant américain au Commerce, Robert Lighthizer, a déclaré qu'il serait "surpris" si cette rencontre entre les deux présidents "n'était pas un succès". Le dîner prévu entre les deux chefs d'Etat sera l'occasion de discussions sur "des problèmes très graves" et il dépendra des deux hommes de le conclure ou non par un accord, a-t-il dit. Un peu plus tard, Donald Trump lui-même disait voir "des signes positifs" concernant la relation commerciale Etats-Unis/Chine. "nous allons voir ce qui se passe. Si nous pouvions parvenir à un accord, ce serait bien. Je pense qu'ils (les Chinois) le souhaitent et je pense que nous, nous aimerions aussi", a précisé Donald Trump.

Le secrétaire général de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), Angel Gurria, a déclaré à l'agence Reuters que si le président américain maintient sa volonté de porter de 10% à 25% les droits de douane frappant 200 milliards de dollars de produits importés de Chine, le
ralentissement de l'économie mondiale s'accentuera.
Sur les marchés financiers, la question du communiqué final du G20 importe moins que celle des rencontres bilatérales que permettent ces réunions de dirigeants.

Une rencontre prévue entre Donald Trump et le président russe Vladimir Poutine a été finalement annulée par les Américains en raison, a précisé Washington, des tensions entre Moscou et Kiev. La Russie s'est demandée si cette annulation n'était pas plutôt due à des questions de politique intérieure américaine, allusion aux derniers développements de l'"enquête russe" que mène le procureur spécial Robert Mueller.

La présence à Buenos Aires du prince héritier saoudien Mohamed ben Salman, après l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, alimente également les discussions. Le président français Emmanuel Macron a rencontré en marge du sommet le prince saoudien et, "faisant passer des messages de manière très ferme", lui a demandé d'associer des experts
internationaux à l'enquête sur l'assassinat de Khashoggi, a fait savoir la présidence française.

Rencontre Macron / Abe sur Renault-Nissan

Emmanuel Macron a aussi parlé, quelques instants plus tard, de Renault-Nissan avec le Premier ministre japonais Shinzo Abe, afin de désamorcer la crise naissante concernant l'équilibre des pouvoirs au sein de l'alliance automobile. "L'échange sur Renault a été succinct, avec simplement le rappel que la procédure judiciaire devait suivre son cours", indique la présidence. "Le président a pour sa part rappelé son attachement à ce que l'alliance soit préservée de même que la stabilité du groupe." La presse japonaise évoque une querelle diplomatique entre Paris et Tokyo à propos du rapport des forces au sein de l'alliance franco-japonaise forgée il y a 19 ans, que l'affaire Ghosn a remis sur le devant de la scène.

Sur un terrain plus commercial, avant l'ouverture du sommet, Donald Trump, le Premier ministre canadien Justin Trudeau et le président sortant du Mexique Enrique Peña Nieto ont signé l'Accord Etats-Unis–Mexique–Canada (AEUMC) qui succède à l'Accord de libre-échange nord-américain (Aléna) qui était en vigueur depuis près d'un quart de siècle.

La rédaction avec agences