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G7 Finances : Bruno Le Maire évoque les grands enjeux 

Le ministre de l’Economie a répondu aux questions de BFM Business, alors que débute le sommet du G7 Finances à Chantilly.

Les ministres des Finances du G7 se retrouvent ce mercredi à Chantilly pour des négociations au sommet. Au programme : la taxe numérique, la taxation minimale des entreprises ou encore la finance verte. Interrogé sur BFM Business, le ministre de l’Economie Bruni Le Maire fait le tour des enjeux de cette rencontre sur deux jours.

La taxe numérique

C’est le gros morceau de ce sommet. La France a décidé de mettre en place une taxe sur les géants du numérique, provoquant la colère des Américains. « Il vaut mieux trouver un compromis plutôt que de s’engager dans des sanctions et des représailles » plaide Bruno Le Maire. « Nous avons accepté de travailler sur la proposition américaine, qui vise à taxer l’ensemble des activités numériques des plus grandes multinationales. Nous demandons simplement que dans cette proposition, on reconnaisse la spécificité des entreprises purement numériques, celles qui créent de la valeur uniquement à partir de la vente de données. C’est ce qui nous sépare encore des Américains. »

« Nous avons deux jours pour négocier », poursuit le ministre. « L’enjeu est important car, il faut être clair, si on n’arrive pas à trouver une base de compromis, ici au G7, je ne vois pas comment nous pourrions trouver une base de compromis à l’OCDE. Dans ce cas-là, c’est toute la taxation du numérique qui risque d’être menacée. »

Et de marteler : « soit il y a un accord au niveau de ces 7 pays et cela va donner une vraie impulsion. Soit il n’y a pas d’accord, et ce sera alors très compliqué d’en trouver à 119 pays. » Côté » timing, le ministre espère parvenir à un principe commun début 2020 et une décision fin 2020.

La taxation minimale des entreprises

C’est l’autre grand sujet du sommet. « Aujourd’hui, des multinationales font des profits et les délocalisent dans soit dans des paradis fiscaux, soit dans des pays à très faible niveau d’impôt sur les sociétés qui font du dumping fiscal » critique Bruno Le Maire.

« J’espère un accord de principe sur la taxation minimale à l’impôt sur les sociétés. Si on arrive à se mettre d’accord sur ce principe simple, ce sera déjà un progrès considérable » poursuit-il, soulignant qu’il espérait, à terme, un taux autour de 13%. « C’est un chiffre tout à fait raisonnable. Ce serait une bonne base de discussion. »

L’impact de Libra

La cryptomonnaie de Facebook, Libra, sera aussi au menu des discussions. « Est-ce qu’on partage cette idée que Libra présente des risques importants ? » indique le ministre. « Nous n’avons aucune garantie sur la lutte contre le financement du terrorisme. Aucune garantie sur le blanchiment d’argent, aucune garantie sur les risques d’instabilité dans certains pays. »

« Tant que nous n’avons pas ces garanties, pour nous, le projet n’est pas mûr » assure Bruno Le Maire. « On va voir s’il faut mettre en place une régulation et si nous pouvons donner notre feu vert à cette monnaie. »

La finance verte

Dernier sujet, celui de la finance verte, portée par le président de la République avec beaucoup de force. « Il faut qu’on se mette d’accord sur ce qui est vert et ce qui n’est pas vert » explique Bruno Le Maire. « Pour certains, une mine de charbon peut être considérée comme verte. Et bien pas pour nous. »