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Gibraltar: Londres et Madrid pourraient porter leur conflit en justice

L'Espagne et le Royaume-Uni se disputent la souveraineté des eaux territoriales de Gibraltar.

L'Espagne et le Royaume-Uni se disputent la souveraineté des eaux territoriales de Gibraltar. - -

Madrid et Londres envisagent de faire appel à l’ONU pour résoudre leur conflit sur Gibraltar. En attendant, les deux parties évoquent de possibles mesures de rétorsion économique.

La tension entre l’Espagne et le Royaume-Uni à propos de Gibraltar continue de grimper. Madrid a annoncé, ce lundi 12 août, qu’elle envisageait de porter le contentieux devant la Cour de justice internationale de La Haye, ou devant l’ONU.

De son côté, Londres a annoncé, ce même lundi, que des poursuites en justice contre l’Espagne étaient également à l'étude. De plus, des navires de guerre britanniques sont partis effectuer des manœuvres de routine prévues de longue date en Méditerranée. Une coïncidence qui tombe mal.

L'épineux problème des zones de pêches

Les provocations se multiplient depuis juillet. Le conflit, vieux de trois siècles, a été relancé lorsque des navires en provenance de Gibraltar ont coulé des blocs de bétons pour créer un récif artificiel et développer les fonds marins pour la pêche. Problème, cette installation bloque les pêcheurs espagnols.

José Manuel Garcia-Margallo, le ministre espagnol des Affaires Etrangères, a immédiatement répliqué, annonçant que " la récré est terminée".

Parmi les mesures de rétorsion évoquées par le ministre début août, la mise en place d’une taxe de passage de 50 euros, à l’entrée et à la sortie de l’enclave britannique, ainsi qu’une interdiction de l’espace aérien espagnol pour les vols se rendant à Gibraltar.

Des contrôles à la frontière qui bloquent touristes et résidents

En attendant, le gouvernement espagnol a déjà multiplié les contrôles fiscaux à l’encontre des résidents de l’enclave propriétaires d’un bien immobilier en Espagne. Des contrôles accrus de véhicules aux frontières ont aussi provoqué de longues files d’attente pour se rendre sur le rocher. 

Le Royaume-Uni considère ces contrôles comme "totalement disproportionnés", mais selon le gouvernement espagnol, ces actions n’ont "aucun rapport" avec le conflit. Ce lundi, Madrid a réaffirmé qu'elle ne renoncerait pas à ses contrôles, qui servent à "prévenir la contrebande, le blanchiment d’argent et les trafics illicites". Gibraltar, qui compte 30.000 habitants sur 7km², ne fait pas parti de l’espace Schengen et est une zone franche.

Ce week-end, Mariano Rajoy a affirmé que "l’Espagne doit défendre ses intérêts nationaux". Les échanges téléphoniques entre les deux gouvernements se sont multipliées la semaine passée, mais aucune n’a permis un apaisement des relations.

Le titre de l'encadré ici

|||Le soutien de l'Argentine?

Selon le quotidien El Pais, le ministre espagnol des Affaires Etrangères pourrait profiter d’une visite en septembre en Argentine pour demander le soutien de Buenos Aires contre le Royaume-Uni. L’Argentine fait actuellement parti du Conseil de sécurité de l’ONU et est en conflit avec Londres à propos des îles Malouines.

Audrey Dufour