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Google piraté par la Turquie ?

Portrait du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, parodiant l'affiche de campagne d'Obama "Yes we can" avec le slogan "Yes we ban".

Portrait du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, parodiant l'affiche de campagne d'Obama "Yes we can" avec le slogan "Yes we ban". - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Le gouvernement d'Ankara serait parvenu à pénétrer le système cœur du moteur de recherche. Les autorités turques auraient ainsi été en mesure de régenter le trafic des internautes utilisateurs de Google.

Le gouvernement turc a-t-il piraté Google ? Le géant américain affirme qu'Ankara est parvenu à pénétrer son système d'adresses internet. Concrètement, cela signifie que l'exécutif, à travers les fournisseurs d'accès, peut bloquer n'importe quel site et rediriger les internautes là où il le souhaite.

Ce serait un sacré coup de force. Les fournisseurs d'accès à internet turcs seraient tout simplement parvenus à se faire passer pour Google. Ou pour être précis, à intercepter et à copier le système DNS du groupe.

Un mouchard qui surveille l'ensemble du web

Sans entrer dans les détails techniques, le DNS, c'est un peu l'annuaire d'internet, l'outil crucial qui vous dirige vers la bonne page quand vous tapez une adresse. Autant dire que celui qui contrôle cet outil peut vous envoyer absolument où il veut. Pratique dans un pays comme la Turquie, qui veut interdire à ses habitants l'accès à certains sites comme Twitter et Youtube.

Mais les fournisseurs d'accès turcs sont allés encore plus loin: ils ont carrément mis en place des serveurs qui se font passer pour ceux de Google. Indétectable, ou presque, le dispositif serait capable d'intercepter discrètement l'ensemble du trafic. Un mouchard, qui permettrait de surveiller l'ensemble des recherches des internautes turcs sur le web. Un outil d'espionnage redoutable.

Anthony Morel