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Les travaillistes britanniques veulent réformer l'Etat providence

Le parti travailliste britannique veut, lui aussi, réformer le système d'aides sociales.

Le parti travailliste britannique veut, lui aussi, réformer le système d'aides sociales. - -

Le Labour, parti d'opposition pourtant marqué à gauche, a proposé une série de mesures pour réformer le système d'aides sociales britannique. L'obligation d'accepter un emploi en fait partie.

Sale temps pour l’Etat providence. En France, le gouvernement devrait tailler dans les prestations familiales (pour les plus riches), comme l'a indiqué François Hollande lors de son intervention télévisée, jeudi 28 mars. Aux Etats-Unis, Barack Obama devrait présenter cette semaine un budget prévoyant des coupes dans les dépenses sociales.

Et en Grande-Bretagne, le Parti travailliste britannique (Labour), dans l'opposition, souhaite maintenant réformer son projet de politique d'aide sociale en liant les contributions de l'Etat aux contributions individuelles.

Soucieux d'échapper aux critiques des Tories au pouvoir, qui l'accusent de faire preuve de trop de mansuétude à l'égard des "parasites de l'Etat-providence", le Labour estime notamment que les personnes qui ont un emploi devraient être prioritaires dans les listes d'attente pour obtenir des logements sociaux.

Harriet Harman, numéro deux du Parti travailliste et ancienne ministre de la Sécurité sociale dans le gouvernement de Tony Blair, a également proposé que les chômeurs aient l'obligation d'accepter les emplois proposés sous peine de perdre leurs avantages sociaux au bout de deux ans. "Travailler devrait payer. Et accepter un emploi devrait être rendu obligatoire", a-t-elle dit, dimanche 7 avril, sur la BBC.

Le système d'aides sociales "a fait fausse route" selon Cameron

Ces propositions sont clairement en rupture avec le "dogme" traditionnellement défendu par la gauche britannique (et pas seulement) sur le caractère universel de certaines allocations sociales.

Elles interviennent quelques jours après le lancement par le gouvernement de David Cameron de la réforme du système d'aides sociales, qui coute à l'Etat 200 milliards de livres sterling (235 milliards de d'euros) par an. Cette question explosive risque de jouer un rôle important lors des prochaines élections législatives prévues d'ici 2015.

Jeudi, le chancelier de l'Echiquier, le conservateur George Osborne, a enflammé les esprits en affirmant qu'un homme condamné à la prison à vie pour la mort de six de ses enfants ayant péri dans un incendie, n'était que "le vil produit" de ce système d'assistanat social.

Dans une lettre au Sun, le Premier ministre écrit pour sa part que le système d'aides sociales a "fait fausse route" et est devenu "un choix de mode de vie pour certains".

Y.D.