Grèce: l’austérité porte ses fruits mais la colère gronde
Les finances grecques vont mieux, mais les sacrifices et les suppressions d’emplois attisent la grogne d’une population hellénique fatiguée par quatre longues années de crise. Les syndicats ont une nouvelle fois appelé à manifester, mardi 16 juillet, pour se plaindre d’une nouvelle mesure d’austérité présentée aux députés.
Cette fois-ci ce sont les policiers municipaux qui sont touchés par la nouvelle réforme, et se voient imposer des mutations forcées.
En effet, le gouvernement s’est engagé à supprimer 4000 emplois dans la fonction publique avant la fin de l’année. Les grecs ont de plus en plus de mal à accepter l’assainissement des finances publiques au prix souvent de leurs emplois.
Un rassemblement devant le parlement est prévu dans la journée, mobilisant une frange importante des fonctionnaires de l’Etat, très touchée par le plan d’amaigrissement voulu par la Troïka.
Un déficit primaire réduit de moitié
Pourtant, la cure d’austérité n’a pas été vaine, d’un point de vue purement budgétaire. Les résultats des six derniers mois sont encourageants, le gouvernement a réduit de moitié son déficit primaire à hauteur d’un milliard et demi d’euros. Bien au-delà des espérances de la Troïka qui avait fixé comme objectif quatre milliards d’euros de déficit.
Le pays est donc en passe d’atteindre son objectif annuel : être en excédent primaire sur l’ensemble de l’année, comme l’a souligné le ministre des Finances grec, lundi 15 juillet, "L’objectif est à notre portée". Or, c'est l’une des conditions qui permettra au pays de continuer à bénéficier de l’aide l’Union européenne et du Fonds monétaire international.
Il faudra toutefois, que la Grèce enchaîne ces performances, alors qu’elle a déjà usé de tous les moyens pour réduire ses dépenses dans un climat social de plus en plus tendu.
Des tensions que les bons chiffres du tourisme cette année ne peuvent occulter.