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Grèce: l’Etat s'accorde avec l’Eglise pour gérer ses biens immobiliers

L'Eglise orthodoxe grecque est le deuxième plus important propriétaire foncier du pays.

L'Eglise orthodoxe grecque est le deuxième plus important propriétaire foncier du pays. - -

L'Eglise orthodoxe grecque va s'associer avec l'Etat pour louer ses biens immobiliers. Un geste permettant de renflouer les caisses publiques, dans un pays où l'Eglise, non séparée de l'Etat, est pointée du doigt pour ses nombreux avantages fiscaux.

En Grèce, le gouvernement et l’Eglise orthodoxe ont annoncé, ce mardi 30 juillet, la création d’une société commune pour tirer des revenus du patrimoine foncier de l’Eglise. Baptisée "Société pour la valorisation des biens de l’Eglise" (EAAEP), la société anonyme sera détenue à 50% par l’Etat et 50% par l’Eglise.

Un patrimoine immobilier important mais flou

Le projet est porté depuis plusieurs années par l’archevêque Ieronymos II. Concrètement, les biens immobiliers de l’Eglise orthodoxe seront transférés pour une durée de 99 ans à cette nouvelle société. Ils pourront être loués à moyen ou long terme, mais ne seront pas vendus.

Les revenus de ces locations seront partagés à part égale entre l’Eglise et l’Etat. Ce dernier s’en servira pour "amplifier son assistance aux plus vulnérables", tandis que l’Eglise va "développer ses œuvres de charité", indique le communiqué.

L’Eglise orthodoxe grecque est considérée comme le deuxième plus important propriétaire du pays, derrière l’Etat. Si l'inventaire exact n'est pas connu, l'Eglise possède plusieurs dizaines de milliers d’hectares de terrains, de forêts, et de plages. Selon le quotidien grec Ta Nea, des investisseurs russes, qataris et américains seraient intéressés par la location de ces terrains en bord de mer.

Une fortune d'au moins 700 millions d'euros

Les polémiques sur les biens et les avantages fiscaux de l’Eglise, qui n’est pas séparée de l’Etat en Grèce, se sont multipliées avec la crise.

Les lieux de cultes sont notamment exemptés d’une taxe immobilière instaurée en urgence au début de la crise. L'accorde de ce jour ne prévoit pas la supression de cet avantage.

L’ampleur du patrimoine global de l’Eglise orthodoxe varie grandement selon les estimations. D'après le quotidien Kathimerini, la fortune de l’Eglise en 2008 était comprise entre 700 millions et plus d’un milliard d’euros.

A.D. avec AFP