BFM Business
International

Grèce : la parenthèse Tsipras se referme

Arrivé au pouvoir en 2015 avec un programme anti-austérité, Alexis Tsipras a été largement devancé par la droite lors des législatives de dimanche, par Kyriakos Mitsotakis.

Héritier d'une dynastie politique, Kyriakos Mitsotakis, le leader du parti conservateur, va devenir le nouveau Premier ministre de la Grèce, après avoir remporté les élections législatives, organisées ce dimanche. Il obtient 39,8% des suffrages devant le chef de gouvernement sortant, Alexis Tsipras, qui recueille 31,5% des voix.

C'est donc la fin de la parenthèse Alexis Tsipras, arrivé en héros anti-austérité en 2015 et qui s'est avéré être un réformateur pragmatique dans le chaos grec. Pour éviter à son pays le défaut de paiement, cet "outsider" de la vie politique grecque, dominée par de grandes familles, a été contraint de faire volte-face et de se plier aux créanciers, UE et FMI, dont il a accepté les réformes rigoureuses impopulaires, malgré le "non" des Grecs à l'austérité lors du référendum de juillet 2015. Un changement de braquet qui symbolise son pari perdu face aux Européens alors que le continent vivait une crise majeure.

Alexis Tsipras avait pourtant réussi à se maintenir au pouvoir en s'ouvrant au centre gauche, en septembre 2015, à la surprise générale. C'est alors une véritable cure d'austérité qu'on dû encaisser les Grecs.

Mais cette politique a fini par user la population tandis que le récent accord sur le nom de l'Ancienne république yougoslave de Macédoine, rebaptisée en "Macédoine du Nord", a créé beaucoup de tensions dans un pays où la question nationale est majeure.

Désormais, Kyriakos Mitsotakis veut donner un nouveau souffle à la Grèce, promettant "des emplois, des emplois et des emplois". Son parti promet notamment de baisser de 30% sur les deux prochaines années la taxe foncière appelée "ENFIA" et honnie des Grecs, mise en place au début de la crise par le gouvernement de coalition droite-socialistes. Mais il s'agit aussi de réduire le seuil d'impôt sur le revenu et de progressivement diminuer de 8% l'impôt sur les bénéfices des entreprises.

La rédaction avec l'AFP