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Grèce: la passe d'armes entre Pigasse et Sapin se poursuit

Matthieu Pigasse appelle à ne pas opposer contribuable grec et français

Matthieu Pigasse appelle à ne pas opposer contribuable grec et français - BFMTV

Le dirigeant de la Banque Lazard, qui conseille la Grèce sur sa dette, était l'invité de BFMTV, ce vendredi 6 février. Il a réagi aux propos de Michel Sapin qui, plus tôt cette semaine, avait indirectement critiqué le banquier d'affaires.

Il est l'homme qui murmure à l'oreille d'Alexis Tsipras. Matthieu Pigasse, le directeur général de la Banque Lazard, l'établissement qui conseille la Grèce sur sa dette depuis une semaine, était l'invité de BFMTV, ce vendredi 6 février.

Après avoir préconisé, la semaine dernière sur BFM Business, un effacement de dette de 100 milliards d'eurs, le banquier est revenu sur la tournée européenne des dirigeants grecs, cette semaine. Le Premier ministre Alexis Tsipras et le ministre des Finances Yanis Varoufakis ont, en effet, rencontré leur différents partenaires avec plus ou moins de succès. Les divergences avec l'Allemagne ont notamment été exposées au grand jour.

"Il est normal à mon sens que dans une phase de négociation chacun fasse valoir des positions un peu dures", a réagi Matthieu Pigasse qui a ajouté avoir "bon espoir qu'un accord soit trouvé". "Le plus tôt une solution sera trouvée, le meilleur ce sera" car "une situation instable n'est jamais bonne", a-t-il poursuivi.

La réponse à Michel Sapin

Le directeur général de la banque Lazard a ensuite été invité à réagir aux propos de Michel Sapin. Plus tôt cette semaine, ce dernier avait écorné le banquier et son idée d'effacer 100 milliards d'euros de dette grecque.

"Quand on dit 'non' à l'annulation de la dette, c'est 'non' à un transfert du contribuable grec au contribuable français", avait-il déclaré sur Canal+.

En réponse, Matthieu Pigasse a affirmé "ne pas vouloir entrer dans des polémiques ridicules et stériles". Mais il a, ensuite, ajouté que "de temps en temps, il faut savoir se montrer à la hauteur des enjeux. L'enjeu qui est le nôtre aujourd'hui, c'est l'Europe et l'avenir de l'Europe".

Et en ce sens "opposer le contribuable français au contribuable grec, non seulement c'est une erreur, car il faut expliquer de toute façon que c'est le contribuable européen qui paiera in fine, mais c'est créer de la tension, c'est accroître la rivalité ou les oppositions entre les peuples, là où on devrait parler, au contraire de contribuable européen et de destin commun européen", a-t-il ajouté.

J.M.