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Grèce: l'Eurogroupe envisage un nouvel allègement de la dette

Le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem n'exclut pas un nouvel allègement de la dette grecque "avant l'été 2014".

Le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem n'exclut pas un nouvel allègement de la dette grecque "avant l'été 2014". - -

Après l’ensemble de la troïka en avril, l’Eurogroupe continue d’attribuer des points à la Grèce pour ses efforts. Son président, Jeroen Dijsselbloem, n’exclut pas un nouvel allègement de la dette grecque en 2014, à condition qu’Athènes tienne ses objectifs.

Le chef de file de l’Europgoupe Jeroen Dijsselbloem promet un réexamen de la situation de la Grèce "avant l’été 2014", dans deux entretiens publiés dans la presse grecque mercredi 23 mai. Il s’engage également en faveur d’une "désescalade de la dette".

Le néerlandais précise que la zone euro "n'a pas encore décidé de la forme que va prendre cet allègement de la dette ou s'il comprendra un effacement des prêts bilatéraux" consentis à Athènes par ses partenaires.

L'objectif grec: dégager un excédent primaire

C’est la condition sine qua non pour que la troïka organise une nouvelle opération de réduction de la dette grecque. En novembre 2012, les ministres des Finances de la zone euro ont consenti à une nouvelle décote si le pays est capable de dégager un excédent primaire (solde budgétaire positif avant paiement des intérêts de la dette).

Le gouvernement grec affiche depuis plusieurs semaines son intention d’atteindre cet objectif "à tout prix" dès 2013, en avance sur son calendrier.

La dette doit s'envoler si rien n'est fait

Jeroen Dijsselbloem s’est dit "satisfait" de la diligence d’Athènes dans son application du programme d’assainissement budgétaire et de réforme dicté par la troïka. Il a toutefois souligné que "la réduction de la dette dépendait de la reprise de l'économie grecque".

La Grèce a déjà bénéficié de deux restructurations de sa dette grâce à la troïka. En mars 2012, Athènes a effacé 100 milliards d’euros, soit un tiers de ses créances souveraines, auprès du secteur privé. En décembre 2012, le pays a également racheté sa propre dette pour près de 30 milliards d'obligations, grâce à un prêt européen.

Ces deux opérations ont réduit la dette à 156,9% du Produit intérieur brut (PIB) en 2012, contre un pic de 170,3% en 2011. Mais en 2013 et en 2014, la dette pourrait s'envoler à 175,2% et 175% respectivement, selon les estimations de l'UE.

Romain Fonsegrives avec AFP