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La Grèce suspendue à la santé de son Premier ministre

Aucune concession ne sera accordée à la Grèce tant que son Premier ministre n'ira pas mieux (Photo : Reuters)

Aucune concession ne sera accordée à la Grèce tant que son Premier ministre n'ira pas mieux (Photo : Reuters) - -

La Commission reste prudente et attend le rétablissement de l’exécutif grec pour se prononcer sur d’éventuels aménagements du plan d’aide. En tout cas, ce sera après le sommet européen des 28 et 29 juin.

Le nouveau gouvernement grec est victime d’une hécatombe… Vassilis Rapanos, pris vendredi d'un sérieux malaise, a renoncé lundi à assumer le portefeuille des finances pour des raisons de santé. Dimanche, c’est le Premier ministre, Antonis Samaras, qui se déclarait dans l’incapacité de représenter son pays jeudi et vendredi lors du sommet européen en raison d’une opération à l'œil. Des soucis de santé qui retardent la renégociation par Athènes des conditions de l’aide européenne.

Les représentants du FMI, de la BCE et de l’Union européenne, créanciers d’Athènes, "ne se prononceront pas sur les possibilités d’extensions du délai ou sur une baisse des taux d’intérêts", tant qu’ils n’auront pu faire le point sur la situation économique grecque. C’est ce qu’indiquait sur notre antenne Olivier Bailly, porte-parole de la Commission européenne, ce lundi 25 juin.

Or la troïka ne peut donner son feu vert avant de retourner en Grèce. Ce qu’elle fera "dès que les responsables grecs iront mieux, ce qui peut être à la fin de la semaine ou au début de la semaine prochaine", ajoute Olivier Bailly.

Une sortie de la Grèce aurait des conséquences "incalculables"

Trop tard en tout cas pour inscrire ces négociations à l’agenda du sommet européen des 28 et 29 juin prochains. Le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert, a lui aussi prévenu lundi que l’Union européenne ne prendrait aucune décision concernant le dossier grec à l’occasion de ce conseil européen crucial.

En dépit de ce retard, les Grecs ont de bonnes raisons d’espérer des aménagements. Simplement parce que l’Europe a intérêt à ce qu’Athènes soit en mesure de respecter sa part du marché. Si elle n’y parvenait pas, se poserait à nouveau la question de son maintien dans la zone euro. Olivier Bailly a estimé que le coût d’une sortie de la Grèce de la zone euro, et ses dommages collatéraux, seraient "incalculables""Nous y avons tous à perdre", a-t-il conclu.

Le titre de l'encadré ici

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La Grèce soupçonnée de ne pas tenir ses objectifs de gel d’embauche des fonctionnaires 

La Grèce aurait-elle (encore) triché? Dimanche 24 juin, le magazine grec To Vima, affirme qu’Athènes aurait engagé 70 000 fonctionnaires entre 2010 et 2011, citant deux rapports de la troïka (Union européenne, Banque centrale européenne et FMI). Ces embauches violeraient de facto l’accord de la Grèce avec ses bailleurs de fonds qui exigeait que seul un fonctionnaire sur cinq soit remplacé.

Interviewé dans le 12-15 d’Hedwige Chevrillon, Olivier Bailly, un des porte-paroles de la Commission européenne, n’a pas confirmé cette information. "Au mois de mars (lors de la dernière visite de la troïka en Grèce, ndlr), nous n’avions pas d’informations sur ce sujet. Il faut être très prudent avec ce genre d’information", avertit Olivier Bailly. "Ce qui compte, c'est que nous puissions aller sur place et confirmer ces chiffres."

Julien Marion avec AFP