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Grèce: un risque financier pour la France

La majeur partie des engagements de la France, se font via le FESF

La majeur partie des engagements de la France, se font via le FESF - -

Comme pour les autres pays de la zone euro, la Grèce représente un coût indirect pour la France, au travers son engagement dans le Fonds de secours européen. Le montant en jeu pour l’Hexagone pourrait s’élever à plus de 40 milliards d’euros.

La Grèce ne voit pas encore le bout du tunnel. Ce mercredi 21 novembre, ses créanciers publics n’ont toujours pas réussi à trouver un accord pour débloquer une nouvelle tranche de l’aide financière accordée au pays, de 31,5 milliards d’euros.

Athènes reste donc sous pression… Mais probablement pas pour très longtemps. Les pays européens n’ont, en effet, aucun intérêt à voir Athènes faire défaut sur sa dette.

La France elle-même participe au financement du pays, à un peu plus de 40 milliards d'euros. Dans le cadre du premier plan d’aide, noué en 2010, "la France a déboursé pour 11,4 milliards d’euros de prêts bilatéraux à la Grèce", indique Frédérique Cerisier, économiste chez BNP Paribas.

Mais c'est majoritairement au travers du Fonds européen de stabilité financière (FESF), dont elle est la deuxième contributrice, que l'Hexagone est exposé.

Un risque de 31,4 milliards d'euros via le FESF

La France ne fournit pas elle-même l'argent, mais elle supporte en partie le risque des prêts du fonds de secours. Elle garantit en effet les emprunts du FESF à hauteur de 21,83%

Pour chiffrer son engagement, il faut donc prendre en compte la somme que le Fonds verse, ou va verser, à la Grèce. Frédérique Cerisier, indique que ces fonds représentent 144 milliards d’euros, "sur lesquels 74 milliards ont déjà été débloqués"

Ainsi, selon nos calculs, l’Hexagone fait face à un risque de 31,4 milliards d’euros, dont 16,1 milliards sur des prêts déjà versés. 

En suivant cette logique, l’Allemagne, première contributrice au FESF avec 29% de capitaux garantis, est exposée à hauteur de 41,8 milliards d’euros, ajoutés à 15,2 milliards déjà versés en prêts directs à son partenaire.

Notons enfin, comme le disait l’ancien ministre des Finances, François Baroin, que tous ces engagements ont pour conséquence d’alourdir la dette française au fil du temps, sans avoir de répercussions directes sur le déficit. Le même François Baroin avait estimé qu’une sortie de la Grèce coûterait en perte nette, 50 milliards d’euros à la France.

Julien Marion