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Guerre commerciale: Harley-Davidson délocalise, Donald Trump se dit "surpris"

Les taxes européennes, en réponse à celles de Donald Trump, ont frappé les produits Harley-Davidson, renchérissant le prix de chaque véhicule de 2200 dollars. Pour ne pas nuire à son deuxième marché, l'entreprise a décidé de délocaliser sa production américaine, ce qui n'a pas enchanté le président des États-Unis.

Victime de la guerre commerciale lancée par Donald Trump, le constructeur emblématique de motos américaines Harley Davidson a annoncé lundi délocaliser une partie de sa production pour échapper aux tarifs douaniers instaurés par Bruxelles en représailles à ceux de Washington.

La célèbre marque de motos, née il y a 115 ans, a déploré que les taxes douanières européennes soient passées de 6% à 31% sur ses produits entrant sur le marché européen, ce qui renchérit le prix au détail de chaque véhicule de 2200 dollars.

Donald Trump se dit "surpris"

Donald Trump a réagi dans un tweet se disant "surpris" que, "de toutes les compagnies américaines", Harley-Davidson soit "la première à agiter le drapeau blanc".

"J'ai bataillé dur pour eux et au bout du compte ils ne paieront pas de droits de douane vers l'Europe [...] Les taxes douanières ne sont qu'un prétexte. Soyez patients", a affirmé le président.

"Le problème n'est pas qu'Harley n'est pas patriotique, c'est que les taxes douanières sont stupides", a rétorqué le sénateur républicain Ben Sasse pour qui ces nouvelles mesures "ne fonctionnent pas".

Des produits ciblés pour des raisons politiques

Depuis le 22 juin, Bruxelles a en effet frappé une série de produits typiquement américains de droits de douane de 25%, des mesures de rétorsion après les taxes infligées par l'administration Trump sur l'acier (25%) et l'aluminium (10%) européens. Ainsi les célèbres motos mais aussi les jeans, le bourbon ou encore le beurre de cacahuètes sont dans le collimateur de Bruxelles.

Certains de ces produits semblent être savamment ciblés par l'UE parce qu'ils sont fabriqués dans des États politiquement proches de Donald Trump. C'est le cas de Harley-Davidson dont le siège est à Milwaukee (Wisconsin), l'État de Paul Ryan, le chef des républicains à la Chambre des représentants Paul Ryan.

"Voilà une nouvelle preuve des dommages entraînés par l'application unilatérale de taxes. La meilleure façon d'aider les travailleurs et manufacturiers américains est de leur ouvrir de nouveaux marchés et pas d'imposer de nouvelles barrières sur leurs propres marchés", a commenté Paul Ryan.

J.-C.C. avec AFP