BFM Business
International

Guerre commerciale: hausse des taxes sur les produits chinois

-

- - Nicholas Kamm / AFP

Le président Donald Trump annonce une hausse des droits de douanes américains sur les produits chinois importés aux États-Unis, en représailles aux annonces de Pékin.

La riposte américaine ne s'est pas fait attendre bien longtemps. Furieux de la contre-attaque de Pékin dans la guerre commerciale, le président américain Donald Trump a opté vendredi pour la surenchère. Résultat, la totalité des 550 milliards de dollars de produits chinois importés aux États-Unis seront frappés de taxes douanières encore plus lourdes d'ici la fin de l'année.

Concrètement, 250 milliards de dollars de marchandises importées seront frappées de 30% de taxes punitives à partir du 1er octobre contre 25% actuellement. En outre, les 300 milliards de dollars d'importations restantes seront taxées à hauteur de 15% au lieu de 10% à partir du 1er septembre. « Il nous faut rééquilibrer cette relation commerciale très injuste » avec la Chine, a tweeté le président en fin d'après-midi détaillant lui-même les nouveaux tarifs douaniers.

Pour éviter que le consommateur américain ne soit trop pénalisé pour ses achats de la période des fêtes, le président a maintenu le report au 15 décembre de cette mesure pour une liste de produits de grande consommation, notamment électroniques.

La Chine avait annoncé quelques heures plus tôt son intention d'imposer de nouveaux droits de douane sur 75 milliards de dollars d'importations en provenance des États-Unis, en représailles aux taxes douanières supplémentaires que prévoit d'instaurer prochainement Washington. 

"Nous n'avons pas besoin de la Chine"

Peu après l'annonce de Pékin, le Président américain s'était lancé dans une salve de tweets au ton particulièrement agressif. "Nous n'avons pas besoin de la Chine et, franchement, on se porterait bien mieux sans eux", a écrit l'occupant de la Maison Blanche. Dans sa série de messages, Donald Trump avait aussi "ordonné" aux sociétés américaines "de commencer immédiatement à chercher des alternatives à la Chine, y compris de rapatrier vos sociétés et de fabriquer vos produits aux États-Unis". Un tweet qui a effrayé investisseurs et entrepreneurs.

Les premiers ont vendu en masse les titres des entreprises qui potentiellement seraient les plus affectées. Exit donc les actions de Caterpillar et ses engins de chantiers, les constructeurs automobiles et ceux de micro-processeurs. Apple a pour sa part vu plus de 44 milliards de dollars de valeur en bourse partir en fumée et le Dow Jones, le principal indice de Wall Street a fini sur sa deuxième plus forte baisse de l'année.

Depuis un an que Donald Trump a déclenché son combat à coups de tarifs douaniers punitifs contre les pratiques commerciales de la Chine qu'il juge "déloyales", de nombreuses entreprises américaines ont cherché des alternatives dans des pays voisins à bas coûts. Mais la transition est difficile, coûteuse, et les infrastructures souvent insuffisantes.

Donald Trump avait annoncé le 13 août que les 300 milliards de dollars de produits importés de Chine qui avaient jusque-là échappés à l'affrontement seraient également taxés. C'est à ce nouveau coup qu'a réagi Pékin vendredi avec des mesures reflétant les représailles américaines, mais sur seulement 75 milliards de dollars de produits importés des États-Unis. Les Chinois ont aussi rétabli une taxe de 25% sur les importations automobiles américaines.

Cette guerre commerciale entre les deux premières économies du monde crée énormément d'incertitude et pèse sur la croissance à un moment où l'Europe est fragilisée par les crises politiques en Italie et au Royaume-Uni et une Allemagne au bord de la récession. Une situation qui sera largement évoquée lors du G7 qui débute ce samedi à Biarritz.

La rédaction