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Guerre commerciale: les Etats-Unis s'engageraient à ne plus accuser Pékin de manipuler sa devise

En 2018, Alibaba a enregistré 213,5 milliards de yuans de ventes le 11 novembre.

En 2018, Alibaba a enregistré 213,5 milliards de yuans de ventes le 11 novembre. - FREDERIC J. BROWN / AFP

Dans le cadre de l'accord commercial de "phase 1", Washington devrait abandonner cette accusation récurrente contre la Chine, selon CNBC. Un compromis indispensable pour assurer la signature du texte, prévue mercredi?

Les Etats-Unis vont retirer la Chine de la liste des pays qu'ils considèrent comme manipulant leur monnaie, croit savoir lundi le site CNBC, à deux jours de la signature attendue d'un accord commercial entre les deux puissances économiques.

Une petite révolution qui pourrait clore, au moins temporairement, un vieux débat entre les deux pays. En effet, la question de la manipulation du yuan n’est pas neuve mais les Etats-Unis n’ont jamais réussi à trouver la réponse adéquate pour l’empêcher.

Biaiser sa balance commerciale

Après la crise de 2008, Barack Obama avait déjà élevé le ton sans pour autant obtenir gain de cause. Un an plus tard, Washington avait alors ouvertement accusé la Chine de "manipulation de sa monnaie", un terme que le prudent Obama avait soigneusement évité d’utiliser jusque-là pour éviter les tensions diplomatiques. "Le gouvernement chinois n'a jamais eu recours à une supposée manipulation de devises pour engranger des bénéfices en commerce international," avait alors répondu Pékin.

>>>Le yuan, arme à double tranchant pour la Chine

Le 5 août dernier, c'est au tour du président Trump d'accuser la Chine de l'avoir laissé chuter face au dollar, pour s'arroger un avantage indu en rendant ses produits moins chers à l'exportation, dans le cadre des hausses de droits de douane américains.

Une arme très pratique pour Pékin qui se défend pourtant de jouer avec sa devise pour biaiser sa balance extérieure. A en croire la Chine, ce sont bien les aléas économiques qui déterminent la valeur de la devise. Même le FMI estimait, l’année dernière, qu’il n’y avait "aucune preuve" que la Chine manipule sa monnaie.

Le vice-Premier ministre chinois, Liu He, doit signer mercredi à Washington la première phase de l'accord qui doit mettre un terme à près de deux mois de guerre commerciale entre les deux pays.

Thomas Leroy avec AFP