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Guerre commerciale : Trump offre un nouveau sursis à Huawei

Le logo Huawei.

Le logo Huawei. - AFP/FRED DUFOUR

L'entreprise chinoise va voir la durée de sa licence prolongée de 90 jours aux Etats-Unis, principalement pour éviter aux clients américains d'être impactés.

Donald Trump commence probablement à toucher les limites de sa guerre commerciale. La semaine dernière, le président américain avait déjà décidé de reporter des hausses de taxes pour éviter que les Américains ne soient "pénalisés pour leurs fêtes de fin d'année".

Cette fois, l'administration américaine a décidé de prolonger temporairement la licence du chinois Huawei aux Etats-Unis. Ce lundi, Washington a donc accordé 90 jours de plus à l'entreprise de télécom, après une première extension décidée en mai qui prenait justement fin le 19 août.

Il faut dire que des dizaines d'entreprises américaines seraient impactées par les restrictions qui planent toujours au-dessus de Huawei. Le géant chinois compte parmi ses clients majeurs Qualcomm, Intel ou encore Micron Technology. Sur les 70 milliards de dollars investis dans les composants électroniques par Huawei en 2018, 11 milliards étaient destinés à des entreprises américaines.

La dépendance américaine à Huawei

L'autre inconvénient de cette guerre, tout aussi important pour Trump, est son impact sur l'Amérique rurale. Huawei a développé des réseaux télécom dans de nombreux déserts numériques du pays, qui se retrouveraient de nouveau démunis sans le réseau chinois. En pleine campagne électorale, le président américain ne peut probablement pas se permettre de se mettre à dos un électorat qui lui est souvent favorable.

Ce nouveau sursis devrait enfin permettre à Google de continuer à proposer son OS Android sur les smartphones chinois alors que Huawei a présenté un logiciel concurrent, baptisé HarmonyOS.

Pour autant, Huawei devrait rester inscrit à la liste noire du département du commerce américain. L'entreprise, numéro 1 mondial des réseaux télécom, est soupçonnée d'espionnage pour le compte du pouvoir central, à travers les équipements qu'elle propose à l'étranger. Ces accusations ont entrainé le boycott de plusieurs pays majeurs, alors que les premiers réseaux 5G doivent être déployés dans les années à venir. En France, le gouvernement n'a pas interdit au Chinois de postuler mais a fait adopter une loi qui imposera aux opérateurs de demander l'autorisation préalable de Matignon dans ses partenariats.

Thomas LEROY