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Hollande: "la Commission n'a pas à nous dicter ce que nous avons à faire"

Pour François Hollande, Bruxelles n'a pas à définir les réformes que la France doit implanter.

Pour François Hollande, Bruxelles n'a pas à définir les réformes que la France doit implanter. - -

Le président français a estimé, ce mercredi 29 mai, que Bruxelles n'a pas à imposer le rythme des réformes à Paris. Des propos qui surviennent après que la Commission européenne a demandé à la France d'engager, dès cette année, sa réforme des retraites.

Comme Jean-Marc Ayrault avant lui, François Hollande a été clair, ce mercredi 29 mai. Bruxelles propose mais n'impose pas. "La Commission européenne n'a pas à nous dicter ce que nous avons à faire". Elle doit "simplement dire que la France doit rétablir ses comptes publics", a déclaré le chef de l'Etat, en marge d'un déplacement à Rodez.

"Pour ce qui concerne les réformes structurelles, notamment les réformes de retraites, c'est à nous, et à nous seuls, de dire quel sera le bon chemin pour atteindre l'objectif", a insisté le président.

François Hollande a ainsi ajouté que cette réforme serait faite "dans la concertation, la justice, la responsabilité". "La vérité sur les retraites, c'est qu'une discussion s'engagera avec les partenaires sociaux, avec justice, responsabilité et volonté pour en terminer avec les déficits", a-t-il encore appuyé.

Les retraites comme pomme de discorde

Bruxelles a livré, ce mercredi, ses "recommandations" budgétaires et économiques à l'attention des Etats-membres. Dans le cas de la France, la Commission européenne a consenti à accorder un délai de deux ans pour ramener le déficit public à moins de 3% du PIB, en donnant pour objectif à Paris 2,8% d'ici à 2015.

En contrepartie, la Commission invite la France à accomplir un certain nombre de réformes structurelles. Au premier rang de celles-ci figure donc la réforme des retraites.

Bruxelles demande à Paris d'entamer cet important chantier dès cette année, en vue de revenir à l'équilibre du système général dès 2020. L'exécutif européen recommande notamment à l'Hexagone d'"adapter les règles d'indexation, les âges minimum et de taux plein, la période de contribution et les régimes spéciaux, mais en évitant d'augmenter les contributions des employeurs aux régimes des retraites".

Problème: le gouvernement doit amorcer cette réforme dès les 20 et 21 juin prochains, lors d'une conférence sociale avec les partenaires sociaux, pour aboutir à des propositions en septembre. Les grandes lignes sont déjà connues, et elles ne vont pas forcément dans le sens de Bruxelles.

Aucune refonte globale du système n'est prévue, pas plus qu'un recul de l'âge légal de départ. En revanche, un allongement de la durée de cotisation devrait être mis sur la table, comme l'avait souligné François Hollande, lors de sa conférence de presse, le 16 mai dernier.

Hollande garde le cap sur le chômage

Par ailleurs, le président de la République a également réagi aux prévisions publiées, ce même mercredi, par l'OCDE. Le club des riches a notamment annoncé tabler sur un chômage français à 10,7% pour 2013 et 11,1% pour 2014. Ce qui signifie que l'organisme ne croit pas à une inversion de la courbe du chômage pour cette année.

Qu'importe pour François Hollande qui a encore affirmé, aujourd'hui, que "l'objectif reste l'inversion de la courbe du chômage".

"Je ne suis pas dans un concours de pronostics, je ne fais pas un pari sur l'avenir (...) Je fais une politique qui doit, à la fin de l'année 2013, inverser la courbe du chômage et après, en 2014, continuer à réduire le chômage", a conclu le président.

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Julien Marion avec AFP