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Hollande ne veut pas croire que Barroso a qualifié la France de "réactionnaire"

François Hollande préfère ne pas croire que Monsieur Barroso a pu prononcer de telles paroles.

François Hollande préfère ne pas croire que Monsieur Barroso a pu prononcer de telles paroles. - -

Le président de la République a refusé, ce lundi 17 juin, de croire que le président de la Commission européenne a pu prononcer un tel mot. De son côté, Aurélie Filipetti, ministre de la Culture, estime que la position de la Commission européenne est "isolée".

François Hollande fait mine de ne pas y croire. Le président de la République a réagi aux propos du président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, qui a estimé que la position de la France sur le traité de libre-échange entre l'Union européenne et les Etats-Unis est "réactionnaire".

"Je ne veux pas croire que le président de la Commission européenne a pu tenir des propos sur la France qui seraient ainsi formulés, pas même sur les artistes qui se seraient exprimés", a-t-il déclaré devant la presse à son arrivée à Lough Erne (Irlande du Nord) pour un sommet du G8.

José Manuel Barroso avait affirmé, dans un entretien publié ce lundi 17 juin par l'International Herald Tribune (IHT), que "certains [des défenseurs de l'exception culturelle] disent être de gauche, mais ils sont en fait extrêmement réactionnaires".

Que Barroso "respecte le mandat"

L'exception culturelle "est un principe qui a toujours été évoqué et à chaque fois écarté des négociations commerciales" conduites par l'Union européenne ces dernières décennies, a répliqué le chef de l'État français. "Il n'y a pas de raison que ça change cette fois-ci dans la discussion avec les États-Unis", a-t-il insisté.

"La meilleure preuve, c'est que les chefs d'État et de gouvernement ont accepté, via leurs ministres, que la question des services audiovisuels soit écartée de la négociation", a-t-il encore relevé. "Et ce que je demande au président Barroso, c'est maintenant de mettre en oeuvre le mandat qui a été décidé par les négociateurs au niveau des gouvernements", a souligné François Hollande.

Les Européens ont abouti tant bien que mal à une position commune, samedi 15 juin, permettant d'enclencher les négociations avec les Etats-Unis pour parvenir à cet accord de libre-échange. Dans le mandat délimité par les Européens, et confié à la Commission européenne, l'audiovisuel est ainsi exclu des négociations de sorte à préserver l'exception culturelle.

Filipetti: "la Commission européenne est isolée"

Par ailleurs, François Hollande n'a pas été le seul à réagir. "C'est la Commission européenne qui est aujourd'hui isolée dans sa logique ultralibérale", a ainsi affirmé la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, ajoutant que "ceux qui ont traité la France de réactionnaire devraient se souvenir que la France n'était pas seule dans ce combat". Elle a évoqué des propos "consternants" et "inacceptables".

Revenant sur ce sujet au cours d'un point de presse, un porte-parole de la Commission, Olivier Bailly, a toutefois affirmé à Bruxelles que la remarque de José Manuel Barroso ne visait pas la France mais "ceux qui en parallèle ont lancé des attaques personnelles contre le président (Barroso), souvent violentes et injustifiées contre la Commission". Sans donner plus d'informations sur l'identité des personnes visées par les attaques de Monsieur Barroso.

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J.M. avec AFP