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Hong Kong est entré en récession en 2019 pour la première fois depuis la crise financière

Affrontements à Hong Kong, le 25 décembre 2019

Affrontements à Hong Kong, le 25 décembre 2019 - PHILIP FONG / AFP

Entre la guerre commerciale et les tensions politiques, la région administrative spéciale a connu une année cauchemardesque pour son économie. Le quatrième trimestre a été particulièrement violent : -2,9% sur un an. Et le début de l'année 2020 s'annonce compliqué.

L'économie de Hong Kong est tombée en récession en 2019 pour la première fois depuis une décennie, victime de la guerre commerciale sino-américaine et de mois de manifestations pro-démocratie, selon des données officielles publiées lundi.

Hong Kong, territoire chinois disposant d'une large autonomie et place financière internationale, a vu son Produit intérieur brut (PIB) se contracter de 1,2% l'an dernier.

Tombé en récession courant 2019, le territoire a donc enregistré sur l'année sa pire performance depuis 2009, quand il avait subi les répercussions de la crise financière internationale. Cette confirmation de l'affaiblissement de l'économie hongkongaise intervient alors que ce hub financier majeur fait face à l'expansion de l'épidémie de pneumonie virale depuis la Chine continentale. 

-2,9% au quatrième trimestre

Le fort repli du PIB s'explique d'abord par le conflit douanier entre Pékin et Washington: la guerre commerciale a frappé de plein fouet les entreprises de Hong Kong, porte d'entrée traditionnelle des investissements internationaux vers la Chine continentale.

Surtout, l'ex-colonie britannique connaît depuis juin 2019 un mouvement de protestation pro-démocratie marqué par des manifestations géantes qui ont régulièrement dégénéré en affrontements avec la police.

Au quatrième trimestre 2019, l'économie a chuté de 2,9% par rapport au quatrième trimestre 2018. Il s'agissait par ailleurs du troisième trimestre de repli consécutif du PIB.

"Les incidents avec violences apparus localement dans la société durant le trimestre ont encore davantage plombé la confiance (des entreprises), tout comme la consommation et les activités liées au tourisme", a indiqué dans un communiqué le gouvernement hongkongais. "Les exportations totales de biens continuent de diminuer dans un environnement extérieur difficile, bien qu'à un rythme quelque peu moins marqué", a-t-il ajouté.

L'épidémie du coronavirus en ligne de mire

A l'unisson d'une défiance grandissante des investisseurs, l'agence de notation Moody's avait abaissé mi-janvier sa note de long terme pour Hong Kong, fustigeant "l'absence de plans tangibles pour répondre aux préoccupations politiques, économiques et sociales de la population".

Quatre mois auparavant, c'est Fitch qui avait abaissé la note souveraine hongkongaise, invoquant l'incertitude suscitée par une intégration plus étroite avec la Chine continentale.

A cette conjoncture déjà difficile, s'ajoutent désormais les mesures de restriction adoptées par les autorités locales pour endiguer l'épidémie du nouveau coronavirus.

Le territoire avait été fortement affecté par l'épidémie du Sras (syndrome respiratoire aigu sévère), un autre coronavirus qui avait fait près de 300 morts à Hong Kong.

TL, avec l'AFP