BFM Business
International

HSBC: la Suisse enquêtait sur Falciani dès 2008

-

- - Guillemette Villemin - AFP

Les services de renseignement suisses disposaient dès 2008 d'une piste sur Hervé Falciani, l'ex-informaticien français de la banque HSBC-Suisse, accusé s'espionnage économique, dont le procès en son absence doit s'ouvrir lundi devant le Tribunal pénal fédéral, selon un document publié par l'hebdomadaire Le Matin Dimanche. Les renseignements suisses avaient reçu dès 2008 des informations précises au sujet d'un dénommé Ruben al-Chidyak, qui s'avèrera être le Français Hervé Falciani, cherchant à vendre des données bancaires volées de HSBC aux services secrets allemands.

Le Matin Dimanche a publié un document jamais révélé, montrant qu'une source très fiable avait transmis au Service de renseignement de la Confédération (SRC) une information qui indique qu'une personne se présentant sous le nom de Ruben Al-Chidiak, né le 19 mars 1972 à Genève, avait cherché à vendre des données bancaires suisses aux services secrets allemands. Or ces derniers et le SRC n'ont rien fait, souligne Le Matin Dimanche.

Le vice-directeur du SRC, Jurg Buhler, explique qu'Al-Chidyak n'a pu être identifié et qu'il n'était pas possible de s'adresser à des services tiers "en raison de la sensibilité de la source". Le SRC ne s'est rendu compte qu'au début 2009 que la police judiciaire fédérale suisse avait ouvert une enquête depuis mai 2008 contre Al-Chidyak. Si le rapprochement avait été fait entre les informations déjà en main de la police judiciaire fédérale et celles fournies aux agents de renseignements fédéraux en juillet 2008, l'affaire Falciani aurait pris une autre tournure, relève le journal. Car, après un premier interrogatoire de la police genevoise, Hervé Falciani a quitté la Suisse en décembre 2008.

Son procès s'ouvrira en son absence lundi au Tribunal pénal fédéral à Bellinzone, dans le sud de la Suisse. L'ex-informaticien français de la banque HSBC-Suisse est accusé d'espionnage économique, de violation du secret commercial et bancaire ainsi que de soustraction de données.

N.G. avec AFP