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Inde: la chute de la roupie est-elle une bonne nouvelle pour ses exportations?

La roupie indienne continue sa baisse, à 65 roupies pour un dollar.

La roupie indienne continue sa baisse, à 65 roupies pour un dollar. - -

Malgré la décision de la banque centrale indienne d'injecter 80 milliards de roupies dans le système bancaire, la devise nationale continue son recul. Mais cela pourrait être une bonne chose pour la balance commerciale de l'Inde.

L'Inde redoute de basculer dans une crise financière. Malgré les interventions de la banque centrale et les assurances du gouvernement, la monnaie touche un nouveau plus bas, ce jeudi 22 août. Il est sans précèdent, à 65 roupies pour 1 dollar. Certains considèrent pourtant qu'il peut en ressortir quelque chose de bon: une poussée des exportations.

"Une roupie plus faible : pas une mauvaise chose", c'est le titre ce matin de l'éditorial de l'Economic Times. Le grand quotidien économique indien considère qu'il s'agit-là du premier correctif à un gros déficit commercial.

Des entreprises qui payent leurs pièces plus cher

Beaucoup d'exportateurs auraient à y gagner plus de compétitivité mondiale, comme TCS, l'un des grands noms du logiciel. Ce coup de pouce que procure une roupie basse profiterait tout autant à des industries traditionnelles comme le textile, où l'offre indienne pourrait se rapprocher, en termes de coûts, de celle du Bangladesh voisin.

Selon la fédération des exportateurs, les carnets de commandes progressent de plus de 20 % dans de nombreux secteurs. Et au moment où les exportations repartiraient, les importations se contracteraient, forcément, par l'effet d'une devise dépréciée.

Cela contribuerait à atténuer l'une des principales craintes des investisseurs étrangers vers l'Inde: le déséquilibre de ses comptes extérieurs. Ce raisonnement, séduisant en théorie, montre déjà ses failles.

Les entreprises indiennes fragilisées voient leurs coûts d'approvisionnement à l'étranger déraper. Le constructeur automobile Maruti, par exemple, paye ses pièces en provenance du Japon bien plus cher. Des sous-traitants électroniques subissent aussi le même sort. Cela pourrait, d'un point de vue global, limiter les gains de la dévaluation en cours.

Benaouda Abdeddaïm