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Indépendance de l'Ecosse: quels enjeux économiques?

Une plateforme pétrolière en mer du Nord, au large de l'Ecosse.

Une plateforme pétrolière en mer du Nord, au large de l'Ecosse. - -

A sept mois d'un référendum sur l'indépendance de l'Ecosse, David Cameron a plaidé pour l'unité britannique devant les Ecossais ce 7 février. L'Angleterre n'est pas prête à laisser échapper les richesses écossaises.

David Cameron s'est adressé aux Ecossais ce vendredi 7 février. Il a tenté encore une fois de les convaincre de rester au sein du Royaume-Uni, alors qu'un référendum sur l'indépendance de l'Ecosse est prévu pour le 19 septembre prochain. Le Premier ministre britannique a joué la carte de "l'union fait la force".

"Nous comptons plus aux yeux du monde ensemble". C'est en substance le message du chef du gouvernement britannique aux habitants de l'Ecosse. Le Royaume-Uni serait profondément diminué sans la nation écossaise. Une indépendance, après 307 ans d’union avec l’Angleterre, qui ternirait l'image et le prestige du pays.

Le Premier ministre britannique veut frapper fort. Il y a quelques mois il avait dû céder et accepter la tenue d'un référendum sur l'indépendance. A l'approche du scrutin, la pression s'intensifie. David Cameron aimerait éviter d'être l'homme qui aura perdu l'Ecosse.

90% de la manne pétrolière de Mer du Nord en jeu

Il faut dire que le pays aurait beaucoup à perdre si l'Ecosse sortait de son giron. Au-delà du symbole, Londres laisserait surtout filer l'un des plus gros trésors écossais, son pétrole. L'Ecosse possède la très grande majorité des réserves pétrolières de la Mer du Nord. Une manne qui rapporte tous les ans entre 7 et 11 milliards d'euros au budget britannique. En cas d'indépendance, le nouvel Etat entend garder 90% de ces revenus. Un sujet de désaccord avec Londres.

Autre inquiétude pour la couronne britannique: les eaux territoriales écossaises abritent 4 sous-marins nucléaires. Une base militaire dont les indépendantistes aimeraient se séparer. Parce que depuis 1997, le parlement écossais qui jouit d'une autonomie sur les questions d'éducation, de santé, d'environnement et de justice, verrait, en cas d'indépendance, ses compétences élargies à la défense.

Les indépendantistes écossais ont un argument de poids en faveur de la sécession. Traditionnellement plus à gauche, ils promettent à leurs concitoyens la fin de la politique de rigueur menée par le gouvernement Cameron.

Isabelle Gollentz