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Industrie et services : la croissance ralentit en France, au plus bas en Allemagne

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- - AFP

Les derniers indicateurs PMI pour le mois de juillet montrent un coup d’arrêt de l’activité dans les deux secteurs. Outre-Rhin, l’industrie atteint un plancher pas vu depuis 2012. De quoi plomber la croissance de la zone euro.

Guerres commerciales, perspective du Brexit et tensions internationales finissent par peser sur l’activité française. L’indice PMI Composite qui évalue la croissance dans l’industrie et les services est tombé à 51,7 points en juillet contre 52,9 un mois plus tôt, alors que le consensus était bien plus optimiste avec 52,5. A plus de 50 points, l’activité demeure néanmoins en expansion.

Dans le détail, c’est l’activité dans l’industrie qui souffre le plus avec un indice à 50,0. Il ressort nettement en dessous des attentes des économistes interrogés par Reuters, qui voyaient l'indice baisser légèrement à 51,6 après 51,9 en juin.

A 52,2, l'indice des services est lui aussi inférieur aux attentes (52,6) et recule de 0,7 point par rapport à mai.

Le rebond des nouvelles commandes amorcé en avril s'est prolongé ce mois-ci mais uniquement pour les services et dans une proportion moindre que le mois dernier.

Elles sont retombées en territoire négatif s'agissant du secteur manufacturier, tirées à la baisse par l'export.

La composante emploi de l'industrie, qui restait sur six mois de croissance, accuse une légère contraction alors que celle ses services enregistre une nouvelle hausse, à un rythme même légèrement plus prononcé qu'en juin.

Climat conjoncturel qui reste favorable en France

Autre bonne nouvelle, les dirigeants d'entreprise interrogés par Markit sont toujours optimistes sur leurs perspectives d'activité pour l'année à venir et ce dans une proportion plus importante qu'un mois plus tôt.

Pourtant, le climat des affaires calculé par l’Insee est en légère baisse d’un point par rapport au moins de juin pour se situer à 105 points.

Par secteurs, l'indicateur de l'industrie manufacturière s'est replié aussi d'un point par rapport à sa valeur de juin, à 101, alors que les économistes interrogés par Reuters l'attendaient stable à 102.

L'indicateur des services perd de même un point à 106, alors que l'indicateur du bâtiment est resté stable à 111.

L'indicateur du commerce détail gagne un point, à 105, et celui du commerce de gros, publié tous les deux mois, en cède deux à 105.

Plus globalement, l'indicateur de retournement pour l'ensemble de l'économie reste dans la zone indiquant un climat conjoncturel favorable, souligne l'Insee.

« La santé de l'industrie allemande est allée de mal en pis »

Quant au climat de l'emploi, il progresse d'un point à 107, la marque de juin ayant été abaissée d'un point, grâce aux prévisions favorables du secteur des services.

Si l’activité souffre, la France s’en sort une nouvelle fois mieux que l’Allemagne qui affiche un PMI composite à 51,4 en version "flash" contre 52,6 en juin. Ce chiffre est au plus bas depuis mars et inférieur au consensus des économistes.

L’indice manufacturier est au plus bas depuis 2012 à 43,1 contre 45,0 en juin. L’économie allemande, très dépendante des exportations, souffre particulièrement des tensions internationales.

« La santé de l'industrie allemande est allée de mal en pis en juillet », commente Phil Smith, économiste principal chez IHS Markit, en notant une accélération de la baisse des commandes à l'export.

« L'industrie automobile est le secteur qui subit les pressions les plus fortes », ajoute Chris Williamson, économiste.

Globalement, dans la zone euro, l’indice composite se hisse à 51,5, en dessous du consensus, avec une composante manufacturière à 46,4 (au plus bas depuis décembre 2012) et celle des services à 53,3.

« C'est un tableau assez sombre », commente Chris Williamson. « Les gens disent s'attendre à des prochains mois plus difficiles compte tenu des inquiétudes géopolitiques, le Brexit devenant un souci croissant et les tensions commerciales qui augmentent aussi. »

L'enquête PMI suggère une croissance de 0,2%, voire de 0,1%, pour le trimestre en cours, soit bien moins que la prévision de 0,3% des économistes interrogés par Reuters, ajoute-t-il.

Olivier CHICHEPORTICHE