Italie : signes d'apaisement au sein de la coalition
Les menaces de démission de Giuseppe Conte ont fait effet. Après des mois de tensions, les signes d'amélioration des relations entre le Mouvement 5 Etoiles (M5S) et la Ligue se multiplient.
Accord sur les marchés publics
Les deux partis de la coalition gouvernementale sont parvenus ce mardi à un accord sur le code des marchés publics. La Ligue demandait que les règles très complexes d'attribution des marchés publics soient suspendues pendant deux ans afin de relancer l'activité mais le M5S y voyait un risque de corruption. Ils ont finalement décidé de « geler » certaines règles du code des marchés publics. Le détail de l'accord n'a pas été précisé.
Un geste du M5S
Le leader du Mouvement 5 Etoile (M5S) a fait un autre geste d’apaisement à l’encontre de La Ligue, son partenaire de coalition. Luigi di Maio se dit prêt à soutenir deux réformes chères au leader de La Ligue, Matteo Salvini. « Nous sommes prêts à discuter des propositions de la Ligue concernant le taux d'imposition unique et le renforcement des pouvoirs des administrations locales. Nous avons toujours dit 'oui' à ces mesures, à condition qu'elles soient mises en oeuvre d'une certaine manière », explique Luigi Di Maio, dans les colonnes du Corriere della Sera. « Nous devons juste nous asseoir autour d'une table et nous mettre au travail », a-t-il ajouté.
Rapport de force inversé
Les tensions entre la Ligue et le M5S durent depuis des mois, mais les résultats des élections européennes les ont aggravées. La Ligue est en effet arrivée en tête du scrutin avec plus de 34% des voix, deux fois plus que le M5S, inversant ainsi le rapport de force issue des dernières législatives.
Matteo Salvini entend donc dicter son agenda : nouveau tour de vis sécuritaire et anti-migrants, révision des traités européens et fin de la politique d'austérité.
L'Italie sanctionnée ?
Pas de quoi rassurer l’Union européenne, qui menace de sanctionner ce mercredi l'Italie pour le creusement de ses déficits. Sa croissance est inférieure à celle des autres pays et avec sa dette record, qui culmine à 132,2% du PIB, bien au-delà du seuil de 60% fixé par les règles européennes, l’Italie fait figure de mauvais élève de la zone euro.
Bruxelles devrait donc recommander l'ouverture d'une procédure pour déficit excessif, pouvant aboutir à des sanctions financières, qui pourrait s’élever à trois milliards d’euros.