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JO: selon Goldman Sachs, la France gagnera 14 médailles d'or!

La piste d'athlétisme du Stade olympique de Londres, lors d'un test.

La piste d'athlétisme du Stade olympique de Londres, lors d'un test. - -

Avant le début des Jeux, la banque américaine et le cabinet d’audit PricewaterhouseCoopers ont livré leurs propres pronostics, au travers de deux études. Pour donner des prévisions sur le futur tableau des médailles, ils se basent sur des critères macroéconomiques, comme le PIB par habitant.

Les premières médailles vont commencer à tomber ce samedi 28 juillet. Et bien malin celui qui peut dès à présent dire quel pays finira en tête du classement des nations. Deux sociétés, très éloignées du monde sportif, se sont pourtant risquées au petit jeu du pronostic final plusieurs semaines avant le coup d’envoi des Olympiades: la banque américaine Goldman Sachs et le cabinet d’audit PricewaterhouseCoopers. Ils ne sont pas toujours d'accord dans leurs prévisions. Voici, en quelques questions, les données que l'on peut retenir de leurs études pour le moins inattendues...

Quel résultat pour la France?

C’est le principal point de divergence entre les deux études. Goldman Sachs se montre extrêmement optimiste sur les futures performances des athlètes tricolores. La banque américaine estime qu'ils ramèneront 41 médailles sur le sol français, dont 14 en or, soit sept de plus qu’à Pékin lors des précédents jeux Olympiques. Du coup, l’Hexagone devancerait l’Allemagne au tableau des médailles, pointant au sixième rang. Goldman Sachs n’explique d’ailleurs pas les raisons de cette hypothétique réussite française.

PricewaterhouseCoopers (PwC) est bien plus prudent. D’après le cabinet d’audit, nos sportifs ne glaneront que 37 médailles olympiques, c’est-à-dire quatre de moins qu’en 2008. Et contrairement à Goldman Sachs, PwC ne précise pas le nombre de breloques dorées récoltées par les différentes nations. En conséquence, la France arrive septième dans le classement de PwC, battue cette fois par sa voisine d’outre-Rhin.

A quoi ressemble le tableau final des médailles?

En-dehors de la France, Goldman Sachs et PwC présentent des classements finaux qui se ressemblent. Les deux sociétés ont le même top 5: Etats-Unis, Chine, Russie, Grande-Bretagne et Australie. Et toutes les deux font figurer la France, l’Allemagne, la Corée du Sud et l’Italie dans les dix premiers.

Seule vraie différence: le nombre de médailles récoltées par le pays organisateur, la Grande-Bretagne. Goldman Sachs pense que Londres va connaître des jeux Olympiques exceptionnels avec 65 médailles dont 30 en or. L’étude de PwC est là aussi plus mesurée: les sujets de la reine Elisabeth rapporteraient 54 médailles au total, soit sept de plus qu’à Pékin.

Sur quels critères se basent ces études pour établir leurs prévisions?

Les deux grands noms de la finance ont adopté une méthodologie similaire mais pas identique. Tous les deux lient performances économiques et sportives.

PwC dit que quatre facteurs se révèlent "significatifs sur le plan statistique pour expliquer le nombre de médailles remportées par chaque pays": la population, le niveau de vie mesuré par le PIB par habitant au taux de change réel de parité de pouvoir d’achat, l’appartenance du pays à l’ex-bloc soviétique/communiste (car ces nations bénéficiaient d’un important soutien de l’Etat aux disciplines olympiques), et enfin un facteur "pays organisateur". C’est ce dernier critère, également présent chez Goldman Sachs, qui expliquerait l’excellente performance de la Grande-Bretagne.

Pour Goldman Sachs il y a un maître mot: la croissance. Son étude s’appelle d’ailleurs "Gold goes where growth environment is best" ("L’or va là où l’environnement est le plus favorable à la croissance"). Ses auteurs utilisent un modèle statistique qui détermine les conditions les plus favorables à la croissance économique selon les pays. Leur outil intègre également le PIB par habitant ainsi que différentes autres données tel que l’environnement macro et microéconomique, le progrès technologique ou encore le capital humain.

Quelles sont les finalités de ces études?

Dans les deux cas il s’agit de tester la pertinence des facteurs utilisés avec les futurs résultats des jeux Olympiques. PwC réalise pour la quatrième fois cette étude, après les Jeux de Sydney, Athènes et Pékin. Ces nouvelles Olympiades vont ainsi permettre d’affiner ses analyses.

Dans la même veine, Goldman Sachs dit vouloir vérifier que l’environnement économique joue sur les performances sportives, en confrontant les résultats finaux avec les prévisions de ses économistes.

Ces derniers voient leur démarche comme un moyen de prendre part aux Jeux. "Le baron Pierre de Coubertin disait que l’important n’est pas tant de gagner que de participer. Nous pensons que la même devise s’applique à nos prévisions", écrivent-ils. Le tableau final dira si les économistes de la banque méritent une médaille d’or ou de plomb.

Julien Marion