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Joseph Stiglitz: "la BCE a 25 ans de retard"

Le prix Nobel d'économie estime que des eurobonds permettraient à l'Europe d'"investir sur l'avenir".

Le prix Nobel d'économie estime que des eurobonds permettraient à l'Europe d'"investir sur l'avenir". - -

Le prix Nobel d'économie a répondu, mardi 3 juin, aux questions de BFM Business, lors du Tiger Forum 2014 de Toulouse. Joseph Stiglitz estime que l'Europe n'est pas "entrée au XXIème siècle".

Selon Joseph Stiglitz, "Les politiques [de sortie de crise, NDLR] adoptées par les Etats-Unis sont mauvaises, mais les européennes sont pires". Le prix Nobel d'économie, qui a répondu aux questions de BFM Business, mardi 3 juin, lors du Tiger Forum 2014 de Toulouse, estime que la Banque centrale européenne a "25 ans de retard".

L'ancien conseiller de Bill Clinton publie cette semaine un ouvrage sur la "société de la connaissance", où il prône des investissements massifs dans "dans les infrastructures, l'éducation, la technologie", pour "avoir une meilleure compétitivité et une croissance plus forte dans le futur" et "enfin sortir du marasme dans lequel nous pataugeons actuellement".

Les Etats devraient donc emprunter sur les marchés, à l'opposé des politiques d'équilibre budgétaire actuelles: "Pourquoi [les Etats-Unis ne pourraient] pas investir dans le futur" quand "nous pouvons emprunter à taux zéro?", demande l'économiste.

Une Europe unie pourrait emprunter à taux zéro

Un taux "presque négatif" que l'Europe pourrait également atteindre: "les pays européens pourraient s'unir pour emprunter ensemble, en émettant des eurobonds par exemple", estime Joseph Stiglitz, à qui BFM Business a demandé de se mettre à la place des dirigeants européens.

"En mettant les politiques de côté, je réformerais les structures fondamentales de la zone euro", explique l'économiste, qui avait déjà déclaré que l'euro était une erreur en mai dernier et qui veut "changer les objectifs de la BCE".

"Se focaliser sur l'inflation était une mauvaise idée. La Banque centrale américaine se focalise sur l'emploi, la croissance et la stabilité économique. L'Europe doit s'adapter au XXIème siècle", conclut-il.

Emmanuel Lechypre avec BFMbusiness.com