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Pourquoi l’Algérie veut attirer les PME étrangères

L'élection présidentielle algérienne se tient, ce jeudi 17 avril.

L'élection présidentielle algérienne se tient, ce jeudi 17 avril. - -

L’élection présidentielle algérienne a lieu, ce jeudi 17 avril, alors que le pays doit actuellement renouveler son économie pour réduire sa forte dépendance aux hydrocarbures. Ce qui passe par des partenariats avec des entreprises étrangères et des PME.

C’est une Algérie, a priori, en pleine forme économique, qui est appelée aux urnes, ce jeudi 17 avril à l’occasion de l’élection présidentielle. Les indicateurs semblent au beau fixe: une croissance de plus de 3%, selon la Coface, couplée à un endettement inférieur à 13% du PIB, un chiffre à des années lumières de celui des économies européennes.

Mais “quand on regarde la structure de l’économie on voit et qu’elle est concentrée autour du gaz et du pétrole et qu’il y n’a aucune diversification”, explique Jesus Castillo, économiste chez Natixis. De fait, selon une note du FMI datant de février dernier, les hydrocarbures représentent 30% du PIB algérien, 95% des recettes en devises et 60% des recettes fiscales. De plus, pour Riadh El Hafdhi, économiste au Crédit Agricole, ce modèle de rente “finance la consommation et les importations, mais stérilise l’industrie privée où trop peu d’emplois sont créés”.

"Un premier pas"

Le gouvernement actuel est conscient de ce problème. Le 15 avril dernier, Amara Benyounès, le ministre algérien du développement industriel affirmait, sur BFM Business, que le défi du pays est “de passer d'une économie rentière, qui dépend à 98% des hydrocarbures, vers une économie de production diversifiée". "Cela passe par une politique de réindustrialisation du pays et par une politique de partenariat, notamment avec les grands groupes étrangers", ajoutait-il.

Il indiquait plus particulièrement “viser les PME-PMI”, estimant que les grandes entreprises “locomotives” qui investissent en Algérie, vont donner confiance à ces plus petites sociétés pour s’implanter dans le pays.

Pour Jesus Castillo, cette dernière initiative pourrait “être un premier pas” pour permettre la diversification de l’économie algérienne, d’autant plus que jusqu’à présent les grands groupes étrangers “sont tournés vers les hydrocarbures”. “La majeure partie des IDE ( investissements directs étrangers) se font dans l’industrie des hydrocarbures”, abonde en ce sens une note de KPMG de 2013.

La loi 49/51

Par ailleurs “75% de la consommation des ménages passe par l’importation”, explique Riadh El Hafdhi.”Il y a donc un réel besoin d’un tissu de PME pour à la fois créer des emplois dans le secteur privé et produire des biens qui puissent se substituer aux importations”, analyse-t-il.

Reste que l’Algérie n’a pas un cadre réglementaire si propice. En 2009, le pays a fait adopter des restrictions visant les investissements étrangers dans le but de protéger l’économie locale.

Parmi elles, la fameuse règle “49/51” qui oblige les entreprises étrangères s’implantant sur le sol algérien à créer une co-entreprise avec un groupe algérien qui détient alors au moins 51% de son capital. Cette régle est décriée, notamment par le bureau économique du département d’état américain qui voit dans cette mesure la cause d’une baisse des IDE en Algérie. “Si le cadre des affaires paraît stabilisé, il reste peu propice à l’expansion du secteur privé et des investissements étrangers”, abonde la Coface.

Julien Marion