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L’Allemagne a besoin de 260 000 travailleurs immigrés par an 

Un visiteur examine une offre lors d'un salon pour l'emploi des migrants, à Berlin le 28 janvier 2019.

Un visiteur examine une offre lors d'un salon pour l'emploi des migrants, à Berlin le 28 janvier 2019. - TOBIAS SCHWARZ / AFP

L’Allemagne a besoin de 260 000 travailleurs immigrés pour couvrir ses besoins en main-d’œuvre. C’est la conclusion d’une étude publiée ce mardi ; or, les conservateurs allemands veulent durcir davantage les conditions d’entrée dans le pays.

Préférez-vous accueillir 260 000 étrangers par an jusqu’en 2060 ou bien voter extrême-droite et travailler jusqu’à 85 ans ? C’est l’alternative choc proposée dans un tweet par l’émission satirique de la 1ère chaîne de télévision allemande, le « ZDF Heute Show ».

260 000 immigrés par an d’ici à 2060

Un tweet qui fait suite à la publication ce mardi par la Fondation Bertelsmann, d’une étude conjointe de l’Institut de Recherche sur l’Emploi (IAB) et de l’Université de Coburg. Selon cette étude, l’Allemagne a besoin de 260 000 immigrés par an d’ici à 2060 pour couvrir ses besoins de main d’œuvre.

114 000 immigrés en provenance d’Etats membres de l’Union européenne sont attendus en moyenne chaque année, mais cette immigration sera insuffisante pour compenser les conséquences de la natalité déclinante sur le marché du travail outre-Rhin. L’Allemagne aurait donc besoin, selon cette étude, de 146 000 immigrés supplémentaires par an, en provenance de pays non membres de l’Union européenne.

« La migration est la clé d'un avenir prospère. L'Allemagne a besoin de travailleurs qualifiés, y compris de régions situées en dehors de l'Europe » conclut Jörg Dräger, président de la fondation Bertelsmann.

La CDU durcit le ton en matière migratoire

Cette étude intervient alors que les conservateurs allemands ont, cette semaine, tourné définitivement la page des années Merkel en ce qui concerne la question migratoire.

La nouvelle présidente du parti chrétien-démocrate (CDU), Annegret Kramp-Karrenbauer, a estimé lors d’un séminaire consacré à cette question en début de semaine à Berlin qu’il fallait durcir le ton en matière d’immigration : système d'alerte précoce, sanctions, renforcement des équipes de Frontex, et fermeture des frontières en dernier ressort.

L'ouverture des frontières décidée par Angela Merkel en septembre 2015 « a représenté une situation d'exception qui ne doit plus se reproduire », a résumé Annegret Kramp-Karrenbauer. Pour rappel, la chancelière allemande avait alors décidé d’accueillir environ un million de réfugiés, notamment syriens, avant de refermer partiellement les frontières dès l’année suivante.

Cette question migratoire, qui a déjà failli faire imploser le gouvernement allemand, ne devrait pas manquer de refaire surface : avec les scrutins européens et régionaux importants attendus cette année, les positions divergentes des partenaires de la Grande coalition sur les sujets économiques et sociaux ne risquent pas de s’aplanir.