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Economie et Social

L'Allemagne prête à la relance budgétaire

Jamais Berlin ne s'était engagé si formellement à soutenir la croissance. Mais la première économie européenne ne donne pas de calendrier.

L'Allemagne franchit finalement le Rubicon. Le pays indique noir sur blanc que la politique budgétaire doit être capable à tout moment de soutenir la politique monétaire, "un véritable changement de paradigme !" se félicite t'on à Bercy....

C'est un mouvement historique, jamais Berlin ne s'était engagé aussi formellement à soutenir la croissance. En cas de chute d'activité, "nous sommes prêts à activer les mesures budgétaires nécessaires", co-signent les ministres allemands avec Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie.

L'Allemagne approuve une stratégie qui intègre des investissements publics élevés. Elle s'engage même à les augmenter "dans la mesure du possible". Ce discours est nouveau, et s'inscrit dans un contexte de taux négatifs, d'inflation faible et de guerre commerciale, qui fragilisent l'économie allemande, exportatrice, et donc la plus exposée de la zone euro.

Pas de calendrier

Berlin s'engage donc sur le principe d'une politique budgétaire plus forte, mais se garde bien de s'engager sur un quelconque calendrier. Le sujet est encore bien trop clivant dans un pays où prédomine jusqu'ici une orthodoxie budgétaire très forte. En Allemagne la constitution interdit en effet de creuser les déficits au-delà de 0,35% du PIB.

Pour autant, la France estime qu'il ne faut pas tarder. "Faisons le tout de suite, n'attendons pas la récession", insiste Bruno Le Maire tandis que les allemands disent "donnez nous encore un temps de réflexion". "Je pense que plus la réflexion sera brève mieux ce sera pour l'Allemagne et la zone euro", ajoute le locataire de Bercy.

Bruno Le Maire espère néanmoins que le prochain conseil des ministres franco-allemand dans les semaines à venir pourra faire passer les Allemands des déclarations aux actes. 

Mathieu Jolivet avec Olivier Chicheportiche