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L’Allemagne recherche des bras pour faire tourner son économie

L'Allemagne se lance dans l'immigration choisie, avec 18 secteurs clés.

L'Allemagne se lance dans l'immigration choisie, avec 18 secteurs clés. - -

L’agence allemande pour l’emploi a publié une liste de 18 secteurs d’activité ouverts aux candidats à l’immigration hors Union européenne. Face à son manque de main d’œuvre interne, le pays va chercher des travailleurs toujours plus loin.

L’Allemagne vient de publier sa première "liste positive" (en allemand). Mécaniciens, électriciens, plombiers, conducteurs de trains ou encore aides-soignants: cette liste détaille 18 secteurs d’activités dans lesquels l’Allemagne cherche désespérément des bras. Ces emplois sont ouverts aux travailleurs hors Union européenne peu ou moyennement qualifiés.

L’Allemagne a déjà largement ouvert son marché du travail aux travailleurs étrangers les plus qualifiés. Le pays doit, en effet, faire face à une démographie très faible et à une population vieillissante, que la main d’œuvre strictement européenne ne suffit plus à compenser.

Dans le ferroviaire par exemple, 49 chômeurs sont enregistrés pour 100 places disponibles. Le manque de main d’œuvre est encore plus important dans la santé et les soins aux personnes âgées.

Seuls 40% des travailleurs immigrés restent en Allemagne

Cette liste, qui sera actualisée tous les six mois, est le premier pas de Berlin vers l’immigration choisie, avec, à terme, le développement possible d’un système à points comme au Canada ou en Australie, affirme le député libéral Johannes Vogel.

Selon l’OCDE, l’Allemagne accueille chaque année 25.000 travailleurs venus de pays hors Union européenne. Une goutte d’eau par rapport à la population active du pays. De plus, les travailleurs immigrés ne s’installent pas à long terme en Allemagne. Seuls 40% des immigrés européens arrivés en 2011 étaient encore présents dans le pays en 2012.

Pour Thomas Liebig, spécialiste de l’immigration à l’OCDE, "le principal problème provient de la langue", explique-t-il au quotidien allemand Die Welt (en allemand). Pour renverser la tendance, l’Allemagne a investi 140 millions d’euros dans des cours de langue à destination des immigrés, depuis le début de l’année.

Audrey Dufour