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L'Allemagne revoit drastiquement à la baisse ses prévisions de croissance pour 2020

Angela Merkel

Angela Merkel - Odd Andersen - AFP

Le ministère allemand de l'Economie table désormais sur une croissance de 1% en 2020 au lieu du 1,5% espéré. Pour la première fois depuis 2004, la France est ainsi devenue la locomotive européenne et devrait encore le rester l'année prochaine.

L'Allemagne s'enfonce dans crise. Ce jeudi, le ministère allemand de l'Economie a sévèrement revu à la baisse la croissance du pays pour 2020. Alors que le gouvernement espérait encore 1,5% pour l'année prochaine, il ne table plus que sur 1%...

Pour l'année en cours, le ministère s'en tient à sa prévision déjà très basse de 0,5% de croissance, un chiffre historiquement faible comparé aux 2,2% de 2017 et 1,4% de l'an dernier. Surtout, l'Allemagne pourrait officiellement entrer en récession "technique", à savoir deux trimestres consécutifs de contraction de son PIB. Le pays a, en effet, connu une baisse de son PIB au deuxième trimestre (-0,1%) et ce devrait être encore le cas pour le troisième trimestre. Un essoufflement passager? Le ministre de l'Economie, Peter Altmaier, a en tout cas assuré que le pays "n'est pas menacé de crise", même si "les perspectives sont actuellement en demi-teinte". Pas suffisant, donc, pour amorcer la fameuse relance budgétaire réclamée par ses voisins européens.

"Nous avons besoin à présent d'une politique de croissance", a-t-il dit, qui doit passer par des "allègements d'impôt" et une "réduction de la bureaucratie". Le ministre a aussi parlé d'"investissements dans les technologies du futur", un sujet déjà évoqué dans le cadre du plan climat du gouvernement.

La France, nouvelle locomotive

Cette annonce est la conséquence logique des mauvais chiffres qui s'accumulent depuis plusieurs mois. En septembre, l'indice des directeurs d'achat (PMI) Composite, qui prend en compte les secteurs manufacturier et des services, était ressorti à 49,1 contre 51,7 en août. Le passage sous la barre des 50 (l'activité se contracte en-dessous de 50 et est en expansion au-dessus de 50) n'était plus arrivé depuis avril 2013.

Du côté de la France, les prévisions sont un peu plus optimistes. Selon l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), le PIB français devrait grimper de 1,3% en 2019, tout comme en 2020. Si les chiffres n'ont rien d'impressionnants, ils démontrent néanmoins la résistance de la croissance française, dans un contexte compliqué. L'OFCE indique même que l'Hexagone sera le premier pays contributeur à la croissance de la zone euro cette année. La locomotive allemande, enraillée, laisse donc sa place à une petite Micheline française. Ce devrait être toujours le cas en 2020.

Thomas Leroy, avec l'AFP