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L'Allemagne traque la fraude au salaire minimum

Le gouvernement allemand a envoyé 6000 agents dans le pays depuis lundi pour contrôler le travail illégal.

Le gouvernement allemand a envoyé 6000 agents dans le pays depuis lundi pour contrôler le travail illégal. - JOHN MACDOUGALL / AFP

En Allemagne, le gouvernement a lancé depuis ce lundi une vaste opération, inédite, de lutte contre le travail au noir et les fraudes au salaire minimum, nombreuses dans le pays.

C'est une grande première pour le gouvernement allemand. Depuis lundi, il a déployé dans tout le pays plus de 6 000 agents afin de traquer le travail au noir et notamment la fraude au salaire minimum. L’Allemagne ne disposant pas à proprement parler d’inspecteurs du travail, ce sont des fonctionnaires des douanes qui effectuent ces contrôles.

La fraude au salaire minimum très répandue 

Le salaire minimum, fixé à 8,84 euros de l’heure, a été instauré en janvier 2015 par la précédente grande coalition. Mais des secteurs entiers sont soupçonnés de le contourner, notamment en sous-déclarant les heures travaillées par leurs employés. C'est notamment le cas de l’hôtellerie, des métiers de bouche, du bâtiment ou encore des entreprises de nettoyage. Le manque à gagner pour le fisc allemand est estimé à 1 milliard d’euros en impôts et taxes non payés.

Des milliers de postes d'inspecteurs créés d'ici à 2021

Cette opération, qui s’étend sur deux jours, vise justement à mesurer l'ampleur de la fraude afin de mieux la combattre. Jusqu'à présent, 2,4% seulement des entreprises étaient contrôlées, faute de personnel. Le ministère des Finances s'est d'ores et déjà engagé à créer entre 6800 et 8500 postes, dédiés à la lutte contre le travail au noir, à l'horizon 2021.

Vers plus de contrôles des prestations sociales ?

Pour le président du syndicat des douanes et des finances allemandes, ces mesures ne vont pas assez loin. Les créations d'emploi prévues sont certes "une bonne chose", reconnaît Dieter Dewes à l'agence de presse allemande Dpa, mais il en faudrait encore davantage, selon lui, pour exercer des contrôles supplémentaires, et notamment détecter la fraude aux prestations sociales.

Delphine Liou