L'Allemagne traque la fraude au salaire minimum
C'est une grande première pour le gouvernement allemand. Depuis lundi, il a déployé dans tout le pays plus de 6 000 agents afin de traquer le travail au noir et notamment la fraude au salaire minimum. L’Allemagne ne disposant pas à proprement parler d’inspecteurs du travail, ce sont des fonctionnaires des douanes qui effectuent ces contrôles.
La fraude au salaire minimum très répandue
Le salaire minimum, fixé à 8,84 euros de l’heure, a été instauré en janvier 2015 par la précédente grande coalition. Mais des secteurs entiers sont soupçonnés de le contourner, notamment en sous-déclarant les heures travaillées par leurs employés. C'est notamment le cas de l’hôtellerie, des métiers de bouche, du bâtiment ou encore des entreprises de nettoyage. Le manque à gagner pour le fisc allemand est estimé à 1 milliard d’euros en impôts et taxes non payés.
Des milliers de postes d'inspecteurs créés d'ici à 2021
Cette opération, qui s’étend sur deux jours, vise justement à mesurer l'ampleur de la fraude afin de mieux la combattre. Jusqu'à présent, 2,4% seulement des entreprises étaient contrôlées, faute de personnel. Le ministère des Finances s'est d'ores et déjà engagé à créer entre 6800 et 8500 postes, dédiés à la lutte contre le travail au noir, à l'horizon 2021.
Vers plus de contrôles des prestations sociales ?
Pour le président du syndicat des douanes et des finances allemandes, ces mesures ne vont pas assez loin. Les créations d'emploi prévues sont certes "une bonne chose", reconnaît Dieter Dewes à l'agence de presse allemande Dpa, mais il en faudrait encore davantage, selon lui, pour exercer des contrôles supplémentaires, et notamment détecter la fraude aux prestations sociales.