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L'ancien émir du Qatar impliqué dans une affaire de fraude fiscale?

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- - Karim Jaafar - AFP

Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale dans laquelle la principale collaboratrice d'Hamad ben Khalifa al-Thani est soupçonnée d'être impliquée, révèle Mediapart.

L'ancien émir du Qatar dans le collimateur de la justice française. Hamim ben Khalifa al-Thani, qui a abdiqué en 2013 au profit de son fils Tamim, serait indirectement impliqué dans une affaire de fraude fiscale, révèle Mediapart ce jeudi 14 janvier.

À l'été 2015, le parquet de Paris a en effet ouvert une enquête préliminaire pour "blanchiment" de fraude fiscale et a confié le dossier à la brigade financière dans laquelle la principale collaboratrice de l'émir, Chadia Clot, serait visée.

Compte en Suisse et société écran

Les faits remonteraient au milieu des années 2000. Hamim ben Khalifa al-Thani fait appel à un architecte de renom, Alberto Pinto, pour aménager son "palace flottant", le Katara, un yacht de 124 mètres de long. Linda Pinto, sœur d'Alberto, gère les affaires familiales et demande d'abord à ce que les premiers versements soient effectués sur le compte au Crédit Agricole de son frère.

Mais à l'été 2007 elle souhaite que l'argent soit désormais transféré sur un compte de la banque Edmond de Rothschild à Genève. Compte qui appartient à une société écran, Kalika, immatriculée aux Îles Vierges. Une société qui s'avère être une "coquille vide" destinée uniquement à permettre à l'artiste d'échapper à l'impôt. Au total 1,9 million d'euros seront transférés sur ce compte.

Il est reproché à l'émir d'avoir validé la transaction, et de facto, aidé à la fraude. Mediapart souligne qu'il s'agit d'une affaire d'État car les virements offshore ont été réalisés "pour le compte et au nom de l’État du Qatar". De plus, "les fonds sont partis du compte personnel de Hamad al-Thani, souverain en exercice au moment des faits", ajoute le site. Chadia Clot, qui dirige French Properties Management (FPM), la société chargée de gérer les affaires familiales de l'émir, aurait personnellement validé l’opération.

J.M.