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L'Argentine juge "quasiment impériale" la décision des Etats-Unis sur sa dette

Axel Kicillof et Cristina Kirchner tentent de résoudre le conflit avec les Etats-Unis

Axel Kicillof et Cristina Kirchner tentent de résoudre le conflit avec les Etats-Unis - Juan Mabromata - AFP

Le juge américain a considéré "illégale" la proposition de l'Argentine de transférer à Buenos Aires le paiement de sa dette.

La situation ne semble pas s'améliorer entre les Etats-Unis et l'Argentine. Le chef du gouvernement argentin a qualifié, le 22 août, de "malheureuse et quasiment impériale" la position du juge de New York, Thomas Griesa, qui considère "illégale" la proposition du pays de transférer à Buenos Aires le paiement de sa dette.

Jorge Capitanich a appelé le Congrès à exprimer "une répudiation collective" à l'encontre du juge américain. Le projet de loi visant à transférer le paiement de la dette à Buenos Aires a été annoncé mardi par la présidente Cristina Kirchner.

Griesa a déclaré jeudi que le projet argentin "est illégal" et constitue "une violation des ordres de la Cour", lors d'une audience ayant réuni des avocats de l'Argentine et les fonds spéculatifs, qui réclament le paiement de 1,3 milliard de dollars.

Le ministre argentin de l'Économie, Axel Kicillof, estime que le juge Griesa "prétend désormais imposer des conditions au Congrès, l'organe législatif le plus important de la Nation, à la demande des fonds vautours".

1,3 milliard de dollars pour les fonds "vautours"

"Le fait de déclarer illégal un projet de loi que le pouvoir exécutif a envoyé au Parlement démontre une fois de plus son mépris pour la souveraineté nationale de l'Argentine et sa méconnaissance absolue du fonctionnement des institutions démocratiques", a-t-il indiqué.

L'Argentine rembourse 93% de ses créanciers, ceux ayant accepté la restructuration de la dette en 2005 et 2010, mais la dernière échéance de 539 millions de dollars est bloquée depuis le 26 juin aux Etats-Unis, sur décision du juge Griesa. Le juge a précisé que les remboursements de la dette transitant par New York seront bloqués tant que Buenos Aires n'aura pas appliqué le jugement qui l'oblige à verser 1,3 milliard de dollars à des fonds "vautours", détenteurs de moins d'un pour cent de la dette.

D. L. avec AFP