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L'entrée de la Bulgarie dans l'euro devra se faire "sans précipitation"

Le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici.

Le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici. - Kiril Konstantinov / European Council Press Service / AFP

Le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, a estimé vendredi que l'entrée de la Bulgarie dans la zone euro doit être préparée "avec méthode et soin". Sofia va entamer d'ici un an la procédure pour adopter la monnaie unique.

L'éventuelle accession de la Bulgarie à la zone euro doit être préparée "avec méthode" et "sans précipitation", a affirmé vendredi le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, en réponse à l'intention de Sofia d'entamer d'ici un an la procédure pour adopter à terme la monnaie unique.

"La Bulgarie sera le prochain membre de la zone euro, cela ne fait aucun doute. Mais nous devons préparer cela avec méthode et soin", a déclaré Pierre Moscovici à son arrivée à une réunion des ministres des Finances de la zone euro à Sofia.

"Nous n'avons pas besoin de nous précipiter, parce que si nous nous précipitons trop, nous créons une adhésion à l'euro qui n'est pas parfaite", a-t-il ajouté. Il a ensuite cité à la télévision bulgare l'exemple de la Grèce qui a "peut-être rejoint trop vite" la zone euro, "sans préparation suffisante", comme l'a mis en évidence la crise liée à son énorme dette.

Un délai "raisonnable"

La Bulgarie, qui assure jusqu'en juillet la présidence tournante de l'Union européenne, a annoncé jeudi son intention d'entamer d'ici à un an la procédure qui pourrait lui permettre d'adopter la monnaie unique.

"D'ici à un an la Bulgarie peut réussir à intégrer l'ERM II", dite "antichambre" de l'euro, a déclaré le Premier ministre, Boïko Borissov. Le vice-président de la Commission européenne Valdis Dombrovskis avait qualifié dans la foulée un tel délai de "raisonnable".

Le mécanisme ERM II prévoit que l'évolution du taux de la monnaie nationale d'un pays candidat reste dans une fourchette de plus ou moins 15%, pendant deux années précédant l'adoption de l'euro. "Nous travaillons actuellement avec la Commission européenne à préparer nos documents, à les présenter, à avoir une feuille de route avant un mois", a expliqué Boïko Borissov.

Membre le plus pauvre de l'Union européenne, la Bulgarie applique depuis 1997 un régime d'austérité budgétaire qui lui permet de maintenir des indices macro-économiques stables. Ce pays d'un peu plus de 7 millions d'habitants a enregistré en 2017 un excédent budgétaire de 0,9% de son produit intérieur brut (PIB). Sa dette, l'une des plus faible de la zone euro, s'élève à 25,4% du PIB.

J.-C.C. avec AFP