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L’Inde, économie la plus dynamique du monde en 2015/2016

La Porte de l'Inde, à Bombay.

La Porte de l'Inde, à Bombay. - Flickr cc -Jean-Pierre Dalbera

"La troisième économie d’Asie affiche une croissance de 7,6% sur l’année écoulée. C'est mieux que la Chine."

Voici de quoi réjouir le gouvernement de Narendra Modi, arrivé au pouvoir en 2014: l’Inde est le pays ayant eu la plus forte croissance au monde de son Produit Intérieur Brut (PIB) sur l’année 2015/2016. Sur la période, la création de richesses par les entreprises implantées dans le pays a progressé de 7,6%.

La hausse du PIB s'est notamment accélérée au dernier trimestre de l'exercice - de janvier à mars -, avec une hausse de 7,9% par rapport à la même période de l'exercice précédent, selon les données du Central Statistic Office. 

Une promesse de campagne

Le gouvernement peut s’en réjouir, car cela donne des arguments au Premier ministre Narendra Modi pour défendre sa politique. Il était arrivé au pouvoir avec la promesse d'une relance de l'économie et des investissements étrangers.

Depuis plusieurs trimestres, l'Inde fait mieux que la Chine. L’Empire du Milieu affiche une hausse de 6,7% de son PIB sur les trois premiers mois de 2016, sa hausse la plus faible des sept dernières années.

La troisième économie d'Asie affichait dans l'absolu le septième PIB mondial en 2015, selon les données du Fonds monétaire international (FMI) mais le PIB par habitant ne représente encore qu'une fraction de celui des autres grands pays, en particulier la Chine.

Nouvelle méthode de calcul

L'Inde doit cependant faire face au scepticisme d'économistes sur la fiabilité de ces données, plus d'un an après une modification du mode de calcul qui a permis de revoir à la hausse la croissance de ces dernières années. Le gouvernement assure que cette nouvelle méthode rapproche ses statistiques des standards internationaux. "Ces chiffres sont difficiles à concilier avec d'autres éléments sur la santé de l'économie", estime ainsi Shilan Shah, économiste de Capital Economics, dans une note. "Il faut prendre ces chiffres officiels de la croissance avec un certain recul", prévient-il. 

Par ailleurs, les économistes estiment que la banque centrale de l'Inde (RBI) va évaluer la qualité de la mousson avant de décider d'une éventuelle baisse des taux d'intérêt, réclamée par le patronat pour faciliter les investissements et doper la consommation. La RBI a abaissé en avril son principal taux à 6,5%, son plus bas niveau depuis cinq ans, grâce au ralentissement de l'inflation - l'objectif numéro un du gouverneur Raghuram Rajan depuis son arrivée à la tête de l'institution il y a près de trois ans. Elle tiendra un nouveau conseil de politique monétaire le 7 juin.

A.R. avec AFP