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Economie et Social

L'UE planche sur un fonds de 1.500 milliards d'euros pour relancer l'économie

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- - Kenzo Tribouillard

Outre le paquet d'urgence de plus de 500 milliards d'euros validé la semaine dernière, l'Union européenne planche sur les modalités d'un fonds de relance pour l'économie du Vieux continent.

Face à la crise du coronavirus, l'UE pourrait financer un fonds de 1.500 milliards d'euros à partir d'emprunts garantis par les États membres, a évoqué mardi l'un des trois vice-présidents de la Commission européenne dans la presse allemande.

"On pourrait imaginer une telle enveloppe" dans le cadre de la "reconstruction" de l'économie européenne après la crise, a indiqué le vice-président letton de la Commission Valdis Dombrovski, au quotidien des affaires allemand Handelsblatt.

"Rien n'est pour le moment décidé", a-t-il ajouté, évoquant une prochaine "vidéo-conférence" entre les chefs d’États européens où le sujet pourrait être évoqué.

Au moins 10% du budget européen

Jeudi, les ministres des Finances des États de la zone euro ont décidé, en plus d'un paquet d'urgence de plus de 500 milliards d'euros, d'instaurer prochainement un fonds de relance pour l'économie européenne, dont les contours sont encore flous.

Destiné à aider les pays dans l'après-crise, ce fonds pourrait "s'articuler autour du budget européen", au travers "d'emprunts" effectués par la Commission européenne et "garantis par les États membres", a commenté Valdis Dombrovski. "Mais nous devons encore en discuter", a-t-il ajouté.

Dans une interview sur RTL dimanche, le commissaire européen au Marché intérieur Thierry Breton a plaidé pour un fonds permettant "aux États d'emprunter à travers des obligations sur très long terme", estimant que "10% du budget européen", soit "1.000 milliards d'euros" étaient nécessaires.

Dette commune

Jeudi, le ministre français de l'Economie Bruno Lemaire avait quant à lui plaidé pour un fonds de "500 milliards d'euros environ", destiné "aux dépenses d'avenir", "limité dans le temps" mais capable d'émettre de la dette commune car "c'est la seule solution".

Ses homologues allemand et néerlandais avaient cependant tous deux rappelé leur ferme opposition à toute mutualisation des dettes de leurs pays, refusant de s'inscrire dans une démarche commune avec les États très endettés du Sud, qu'ils jugent laxistes dans leur gestion.

Interrogé sur la similitude entre le dispositif et une mutualisation des dettes sous la forme de coronabonds, refusés par les Etats du nord de l'Europe, Valdis Dombroski assure que la Commission "ne propose pas de coronabonds".

OC avec AFP