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La BCE relève sa prévision de croissance pour 2017 à 1,8%

Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne

Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne - Daniel ROLAND / AFP

La Banque centrale européenne prévoit une croissance de 1,8% en 2017 et 1,7% en 2018. La prévision d'inflation a également été revue à la hausse. Toutefois, l'institution monétaire a annoncé maintenir sa politique monétaire très interventionniste.

La Banque centrale européenne a révisé en légère hausse ses prévisions de croissance du Produit intérieur brut (PIB) de la zone euro pour 2017 et 2018, a annoncé ce jeudi le président de l'institution Mario Draghi.

Selon ces nouvelles prévisions, l'institution monétaire européenne table désormais sur une croissance de 1,8% en 2017 et de 1,7% en 2018, contre auparavant 1,7% et 1,6% respectivement, a indiqué Mario Draghi lors de sa conférence de presse régulière. Pour 2019, elle continue comme avant d'attendre une croissance de 1,6%.

La prévision d'inflation également relevée 

Dans le même temps, le président de la BCE a annoncé un net relèvement de sa prévision d'inflation pour 2017, après une poussée des prix en début d'année en zone euro, et s'est montré un peu plus confiant pour la croissance de la région. La BCE mise désormais sur une inflation de 1,7% cette année, après l'avoir estimée à 1,3% il y a trois mois, a déclaré son président Mario Draghi lors d'une conférence de presse régulière. 

Pour 2018, elle a aussi rehaussé son pronostic, mais plus légèrement (1,6% contre 1,5% auparavant) et laissé celle de 2019 inchangée à 1,7%. La BCE se base sur ces prévisions pour justifier ses décisions de politique monétaire. Plus tôt, l'institution avait annoncé maintenir sa politique monétaire très interventionniste, faisant ainsi fi des appels à lever le pied après une accélération de l'inflation européenne, qui s'est hissée à 2% en février.

Draghi défend l'euro face aux risques géopolitiques

Les risques géopolitiques ont augmenté dans le monde, a également prévenule président de la BCE qui s'est livré à un plaidoyer en faveur de l'euro, source de "solidarité" avant plusieurs scrutins clés en Europe. "Les risques globaux de géopolitique ont gagné en importance dans notre évaluation" des dangers pour l'économie en zone euro, a déclaré l'Italien. "Mais nous ne savons pas encore comment ces événements risqués se réverbèreront sur l'économie", a-t-il ajouté, faisant référence aux élections à venir aux Pays-Bas le 15 mars, puis en France au mois d'avril.

Les grands risques de ces derniers mois, à savoir la décision du Royaume-Uni de sortir de l'UE en juin, le "non" au référendum italien sur une réforme constitutionnelle et l'élection d'un chantre du protectionnisme à la Maison Blanche, Donald Trump, n'ont toutefois "pas encore eu d'impacts significatifs sur l'économie", a-t-il tempéré. Le patron de la BCE en a profité pour souligner les mérites de la construction européenne. "En particulier aujourd'hui, alors que les pays de l'UE doivent faire face à des défis géopolitiques, au terrorisme, à la migration (...), l'euro est une chaîne de solidarité" entre ses États membres, a-t-il estimé. "L'euro a été la pierre angulaire, le pilier sur lequel le marché unique a pu survivre et prospérer et a permis d'augmenter la prospérité de ses États membres", a-t-il déclaré.

Maintenant, "nous devons nous demander ce que nous pouvons faire de mieux pour rendre l'euro plus résistant, plus fort face aux crises". "L'euro est là pour rester, il est irrévocable", a-t-il insisté. Comme lors de son audition devant le Parlement européen il y a trois semaines, Mario Draghi a de nouveau défendu l'Allemagne accusée récemment par la nouvelle administration américaine de profiter indûment du faible niveau de l'euro pour engranger des forts excédents commerciaux, au détriment des États-Unis et d'autres pays de l'UE. "Je ne pense pas qu'il y ait un quelconque mérite à attaquer l'Allemagne", a-t-il lancé. "La monnaie de l'Allemagne, c'est l'euro, la BCE est indépendante comme cela est fixé dans les traités et ses statuts. Le taux de change de l'euro est déterminé par les forces du marché", a-t-il tranché.

P.L avec AFP