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"La BCE veut que la Grèce reste dans l'euro"

Le président de la Banque centrale, Mario Draghi, a appelé à nouer un "accord fort" avec la Grèce.

Le président de la Banque centrale, Mario Draghi, a appelé à nouer un "accord fort" avec la Grèce. - François Lenoir - Reuters

A l'occasion de sa conférence de presse mensuelle, le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, souhaite un accord avec Athènes qui permette aux Grecs de renouer avec la croissance. Retrouvez ici ses principales déclarations.

Pas de changement de taux directeurs, une inflation revue à la hausse, une croissance à la baisse, et une forte détermination à résoudre la crise grecque. C'est ce qu'il fallait retenir de la conférence de presse du président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, ce 3 juin. Voici ses principales déclarations. 

> Sur la reprise

"La reprise est sur les rails. Toutefois, nous avions espéré des chiffres meilleurs que nos projections initiales et à un moment les indicateurs allaient dans ce sens. Il y une certaine perte de dynamisme, je dirais modeste, principalement due aux développements dans les économies émergentes. D'un autre côté, toutes les enquêtes et tous les indicateurs montrent que la demande intérieure au sein de la zone euro demeure soutenue."

> Sur l'économie grecque

"L'économie est certainement viable mais elle doit bénéficier d'un ensemble de politiques appropriées... La croissance avec la justice sociale et la soutenabilité budgétaire (...) les perspectives de croissance de l'économie grecque devraient être prises en compte dans la détermination des chiffres appropriés d'excédent budgétaire primaire."

> Sur un accord entre Athènes et ses créanciers

"Aussi bien le gouvernement grec que les institutions (créancières NDLR) ont formulé un ensemble de propositions qu'ils confrontent les unes avec les autres. Laissez-moi faire cette déclaration générale: 'Le Conseil des gouverneurs de la BCE veut que la Grèce reste dans l'euro. Mais il faut qu'il y ait un accord fort, et un accord fort est un accord qui produit de la croissance, qui prend en compte la justice sociale mais aussi qui est viable du point de vue budgétaire et qui s'attaque aux facteurs persistants d'instabilité dans le secteur financier. Voilà quels seraient les composantes d'un accord fort.'"

> Sur l'inflation

Les gardiens de l'euro ont relevé leur prévision d'inflation pour la zone euro en 2015 à 0,3% (contre 0% initialement). "Les projections d'inflation ont été relevées pour 2015 et restent inchangées pour 2016 et 2017. Le Conseil des gouverneurs continuera de surveiller attentivement les risques sur les perspectives d'évolution des prix."

> Sur des risques baissiers pour l'économie

"Tout en demeurant orientés à la baisse, les risques entourant les perspectives économiques de la zone euro sont plus équilibrés en raison de nos décisions de politique monétaire et de l'évolution des cours du pétrole et des taux de change."

> Sur la croissance économique européenne

L'institution monétaire a légèrement abaissé sa prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) de la zone euro en 2017, à 2%, et laissé inchangées celles pour 2015 et 2016. "La croissance économique au sein de la zone euro devrait continuer à être freinée par les nécessaires ajustements de bilan dans un certain nombre de secteurs et la lenteur de la mise en oeuvre des réformes structurelles."

> Sur le programme de rachats d'obligations

"Le programme d'achat d'actifs se déroule bien. Comme nous l'avons expliqué précédemment, nos achats d'actifs de 60 milliards d'euros par mois ont vocation à se poursuivre jusqu'à la fin septembre 2016 et dans tous les cas jusqu'à un ajustement durable du rythme d'inflation conforme à notre objectif."

> Sur la politique monétaire

Les mesures de politique monétaire de la BCE "ont contribué à un large assouplissement des conditions monétaires". Leur pleine mise en oeuvre apportera "le soutien nécessaire à l'économie de la zone euro".

> Sur la hausse des rendements obligataires

"Nous devrions nous habituer à des périodes de plus forte volatilité. Et quant aux conséquences que cela pourrait avoir sur l'orientation de notre politique monétaire, laissez-moi vous dire que le Conseil des gouverneurs a été unanime pour considérer que nous devrions passer outre ces développements et maintenir une trajectoire régulière de notre politique monétaire."

N.G. avec agences