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La Belgique s'immobilise contre l'austérité

Un mouvement social historique contre l'austérité en Belgique paralyse le pays ce 15 décembre.

Un mouvement social historique contre l'austérité en Belgique paralyse le pays ce 15 décembre. - THIERRY ROGE - BELGA - AFP

Le pays est à l'arrêt, ce lundi 15 décembre. Les trois principaux syndicats belges ont lancé un vaste mouvement pour protester contre la politique d'austérité de la coalition libérale au pouvoir depuis octobre.

Après l'Italie, c'est au tour de la Belgique d'être touchée par une grève générale ce 15 décembre. Les trois grands syndicats socialiste (FGTB), chrétien (CSC) et libéral (CGSLB), ont appelé à protester contre la politique d'austérité mise en place par les libéraux au pouvoir.

Trains et bus aux dépôts, même ceux qui ne font que transiter par la Belgique, accès bloqués aux entreprises, avions cloués au sol. Pour le seul aéroport international de Bruxelles, cela représente 600 vols supprimés.

Des "villes fantôme"

Les écoles, les crèches, les prisons, les administrations et même les hôpitaux seront fermés, sauf pour urgence. Les médias sont eux aussi à l'arrêt: la radio ne diffuse pas, les quotidiens n'ont pas publié leurs éditions papier.

En outre, des barrages routiers sont prévus, notamment pour bloquer l'accès aux entreprises, aux zones industrielles. Des mesures qui donnent des aspects de "ville fantôme" à de nombreuses localités du pays, et la plus grosse grève générale depuis trente ans.

Ce mouvement social de 24 heures clôt, à priori provisoirement, une série de grèves régionales débutées dès la mi-octobre, dès l'annonce du programme économique du nouveau Premier ministre libéral.

Une "logique d'autisme"

Le Premier ministre Charles Michel a formé son gouvernement début octobre. Pour la première fois dans l'histoire du Royaume, la coalition au pouvoir intègre des nationalistes flamands.

Le nouveau gouvernement prévoit des mesures radicales: 11 milliards d'euros d'économies sur cinq ans et l'âge légal de départ à la retraite qui passe de soixante-cinq à soixante-sept ans à partir de 2030. Autre point d'achoppement encore: l'an prochain, les salaires ne seront pas indexés sur l'inflation.

"Nous allons chercher les voies pour relancer la concertation, mais si l'on devait encore constater la même logique d'autisme que celle que l'on connaît de la part du gouvernement et des patrons, alors nous n'aurons pas d'autre alternative que de définir un plan d'actions à partir de janvier", a prévenu le secrétaire général du syndicat socialiste FGTB, Marc Goblet. 

Les syndicats appellent notamment à maintenir le pouvoir d'achat ou encore à relancer la machine économique par l'investissement. Un discours qui n'est pas sans rappeler le débat en France ou encore en Italie

N.G. avec AFP