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La Chine investit moins dans ses infrastructures

Les investissements en capital fixe en Chine ont augmenté de 9,6%.

Les investissements en capital fixe en Chine ont augmenté de 9,6%. - Isaac Lawrence - AFP

"Les investissements en capital fixe du pays ont progressé de 9,6% depuis le début de l'année. Les économistes tablaient sur 10,4%."

Les investissements en capital fixe en Chine, un baromètre important reflétant les dépenses publiques dans les infrastructures, ont augmenté de 9,6% au cours des cinq premiers mois de l'année. La production industrielle a grimpé en mai de 6% en glissement annuel --un chiffre identique à celui de d'avril-- et les ventes de détail, qui traduisent la consommation des ménages, de 10% sur la même période, quasiment identique à celui d'avril, a indiqué le Bureau national des statistiques (BNS) chinois.

Les investissements en capital fixe sont tombés nettement en-dessous des prévisions d'un panel d'économistes de Bloomberg News, qui prévoyaient une hausse de 10,4%. Les dépenses publiques dans les infrastructures avaient déjà enregistré une décélération sensible avec une progression de 10,5% sur les quatre premiers mois de l'année, avait annoncé le mois dernier le BNS.

"L'économie nationale montre une tendance à la stabilisation et à la progression apparue depuis le début de l'année, avec une accumulation de facteurs positifs", a commenté le porte-parole du BNS, Sheng Laiyun. "Mais nous devons être conscients que l'environnement international demeure complexe et sévère, que les douloureux ajustements structurels se poursuivent et que l'économie est toujours sous des pressions à la baisse", a-t-il ajouté. La transition engagée par la Chine --en faveur du marché, des services et de la consommation intérieure-- s'avère difficile et chaotique, en particulier pour les industries lourdes, non rentables et fortement endettées.

"La phase de croissance est stable"

"Pour le moment, la phase de croissance est stable", a déclaré à Bloomberg News Larry Wu, responsable pour l'économie chinoise chez Macquarrie Securities. "C'est confortable pour les responsables de la politique et cela leur donne plus de temps pour se concentrer sur les réformes du côté de l'offre". Les investissements du secteur privé ont accusé un net ralentissement, à 3,9% de croissance sur les cinq premiers mois de l'année. "Le ralentissement de la croissance des investissements privés montre clairement que le moteur intrinsèque de la croissance chinoise doit être soutenu", a encore commenté le porte-parole du BNS.

Il a notamment mis en cause les difficultés des sociétés privées à se procurer des prêts et à accéder à certains marchés, ainsi que les surcapacités industrielles. Fruit des efforts de relance de Pékin, les signaux encourageants s'étaient multipliés en mars, mais cette amélioration, dopée par la dépense publique, s'est avérée précaire.

D. L. avec AFP