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La Chine va ouvrir son secteur financier aux entreprises étrangères

Xi Jinping, le président chinois, a reçu Donald Trump mercredi et jeudi.

Xi Jinping, le président chinois, a reçu Donald Trump mercredi et jeudi. - Wang Zhao - AFP

Les acteurs étrangers pourront notamment posséder des participations majoritaires dans des banques. Pékin accède ainsi à une revendication de longue date des États-Unis.

La Chine va élargir l'accès des entreprises étrangères à son secteur financier, autorisant ces dernières à prendre des participations majoritaires dans des coentreprises de courtage ou de gestion d'actifs, a rapporté ce vendredi l'agence officielle Chine nouvelle.

La levée des restrictions actuelles, largement condamnées par Washington, a été annoncée vendredi par le vice-ministre des Finances Zhu Guangyao, au lendemain d'un sommet entre le président américain Donald Trump et son homologue Xi Jinping.

Désormais, les firmes étrangères pourront contrôler jusqu'à 51% de coentreprises actives en Chine dans le courtage, les fonds de gestions ou les contrats à terme, a précisé le dirigeant, contre une participation maximale de 49% actuellement. Ce plafond sera finalement supprimé d'ici trois ans, a-t-il ajouté, selon des propos rapportés par l'agence officielle Chine nouvelle.

Surtout, les règlements qui empêchent actuellement des acteurs étrangers de posséder des participations majoritaires dans les banques seront supprimés, a insisté le vice-ministre, sans fournir de calendrier.

Jusqu'à présent, il n'est pas permis qu'un établissement bancaire basé en Chine compte plus d'un quart de son capital aux mains d'investisseurs étrangers. En conséquence, les grandes banques étrangères désireuses de développer leurs activités sur le gigantesque marché chinois étaient condamnées à ne jouer qu'un rôle très marginal dans le pays.

"Décision historique"

Cette annonce intervient au dernier jour de la première visite de Donald Trump en Chine. Outre l'abyssal déficit commercial américain avec le géant asiatique, l'hôte de la Maison Blanche dénonce volontiers le protectionnisme larvé de Pékin, notamment les restrictions d'accès au marché pour les firmes étrangères dans de nombreux secteurs.

Le bouillant milliardaire américain s'était néanmoins montré plus conciliant jeudi lors d'un sommet avec Xi Jinping, tout en appelant à établir des relations "plus "équitables" entre les deux puissances.

Cet accès accru du secteur financier chinois "représente une décision historique dans les progrès de la Chine dans l'ouverture de son économie", et cela que "la Chine et les États-Unis sont sur un mode de coopération dans le commerce et les affaires plutôt que dans la confrontation", a commenté Larry Hu, un analyste de Macquarie cité par Bloomberg News.

Le régime communiste avait déjà commencé ces dernières années à ouvrir plus largement ses marchés financiers. Il avait lancé en 2014 et 2016 deux plateformes de transaction connectant les Bourses de Shanghai et de Shenzhen, en Chine continentale et jusqu'alors fermée aux investisseurs extérieurs, à celle de Hong Kong, largement ouverte sur l'international.

Puis en juillet dernier, la Chine avait déverrouillé son gigantesque marché obligataire pour offrir aux investisseurs étrangers, via une autre plateforme connectée à Hong Kong, un large accès à la dette libellée en yuans.

Y.D. avec AFP