BFM Business
Economie et Social

La crise grecque comme vous ne l'avez jamais vue

Varoufakis et Dijsselbloem version "rap battle"

Varoufakis et Dijsselbloem version "rap battle" - Capture d'écran Youtube

Le combat politique mené par la gauche grecque pour obliger les autres membres de la zone euro à desserrer l'étau a inspiré une chaîne de télé néerlandaise. Cela donne un "Battle rap" aux dialogues très... osés.

Le dialogue parfois houleux entre la Grèce est ses créanciers européens s'approche de la fin. Vendredi, Athènes et ses partenaires européens ont signé un compromis ouvrant la voie à un prolongement de l'aide européenne au pays. Ce lundi, le Premier ministre grec Alexis Tsipras doit présenter une série de réformes permettant de décrocher un feu vert définitif de la part de la zone euro.

Ce feuilleton grec a été le théâtre d'échanges parfois très vifs entre les dirigeants européens. Et ces discussions musclées ont inspiré une émission néerlandaise "Cojones" ("Testicules" en espagnol) de la chaîne NPO1, la première chaîne nationale aux Pays-Bas.

Une "rap battle" pour tout régler

Les producteurs de cette émission ont décidé de résumer la crise par…une "rap battle", ces batailles de rimes où les rappeurs s'invectivent via des vers prononcés à la vitesse de l'éclair. Dans le clip, diffusé samedi soir, le premier à entrer en piste est le ministre des Finances néerlandais, Jeroen Dijsselbloem qui est surtout le chef de file de l'Eurogroupe et a ainsi eu à négocier avec la Grèce les conditions de l'aide. Non sans avoir eu maille à partir avec son homologue grec Yanis Varoufakis.

L'acteur (par ailleurs très ressemblant) incarnant Jeroen Dijsselbloem commence par se décrire "comme un phénomène politique, une star, un expert (économique, ndlr)", qui a "l'austérité marqué sur son front". "Que les Grecs viennent, je vais les rendre fous et leur prendre leur argent, parce que c'est mon job", assène-t-il. "Et ce n'est pas toi qui va m'arrêter Yanis Varoufakis".

Ce dernier (ou plutôt son acteur) arrive se moquant de son collègue. "Nous ne sommes pas une colonie européenne. Tu te dis un expert? Où as-tu étudié? Dans une université agricole! Bravo mec, moi j'ai enseigné l'économie à Cambridge!".

Merkel et Poutine dans la bataillle

Après un nouvel échange musclé, Dijsselbloem, acculé, appelle son atout maître au secours. "Ok, Yanis tu l'auras voulu…Angela!". Arrive une Angela Merkel à l'apparence des plus agressives. "Dégage Jeroen. Sans vouloir t'offenser, j'en ai des plus grosses (on vous laisse deviner de quoi elle parle, ndlr)", sont les premiers mots de l'actrice caricaturant la chancelière allemande. Elle demande ensuite à Varoufakis de payer l'addition "ou je vous éjecte de l'euro. Et vous vivrez dehors en haillons dans des cartons…"

Pour rajouter à la confusion générale, Varoufakis, lui, appelle Poutine à la rescousse. "Viens là Varoufakis, car je vais les bouffer tout cru! Si vous vous en prenez à la Grèce, vous vous en prenez à Moscou!", prévient le président russe. S'ensuit une série d'invectives…Jusqu'à ce que Varoufakis sonne la fin de la récréation.

Julien Marion