BFM Business
International

La croissance chinoise pourrait tomber à zéro en début d'année, prévient l'Institut Montaigne

Sur BFM Business, Eric Chaney, conseiller économique de l'Institut Montaigne, se montre bien moins optimiste que le FMI sur les conséquences économiques de l'épidémie de coronavirus.

L'Institut Montaigne tire le signal d'alarme dans une étude "Avertissement brutal sur l'économie mondiale" à propos des conséquences de l'épidémie de coronavirus. Sur BFM Business, Eric Chaney, conseiller économique de l'institut, conteste la vision du FMI qui, pour le moment, ne table que sur une baisse de 0,1 point de la croissance mondiale.

"L'impact sur l'économie chinoise va être très fort", souligne l'expert. "Quand on voit que la production automobile en Chine s'est arrêtée, les Chinois vont perdre beaucoup de croissance cette année. Xi Jinping (le président de la Chine, NDLR) encourage la reprise de la production. Mais il faut voir les choses en face: aucune politique de relance ne peut faire travailler des gens qui n'ont pas le droit d'aller travailler, ça ne sert à rien de faire la relance par le demande", estime Eric Chaney. 

Le FMI "pas crédible"

Conséquence sur la croissance chinoise: "on pourrait avoir une croissance qui en début d'année tombe pas loin de zéro comparé au premier trimestre de l'année dernière", estime Eric Chaney. "Ce qui voudrait dire une baisse du PIB qui pourrait être de l'ordre de 2 à 6% en rythme annualisé".

Eric Chaney est d'ailleurs plus pessimiste que les projections de l'étude de l'Institut Montaigne publiée pourtant la semaine dernière: "on a reçu des nouvelles, en particulier de l'industrie automobile, qui sont très mauvaises. Toute l'industrie aérienne est arrêtée en Chine". 

Et de critiquer les prévisions du FMI "qui cherche peut-être à rassurer, à faire en sorte qu'il n'y ait pas de panique. Mais à mon avis, ça produit l'effet inverse parce que ce n'est pas crédible. Donc le seul effet chinois, parce que la Chine fait 16% de l'économie mondiale, va aller beaucoup plus loin que (la baisse de la croissance mondiale de) 0,1%" prévue par le FMI.

Olivier Chicheportiche