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La Fed de Saint-Louis voit le taux de chômage exploser à 30% aux Etats-Unis dans les mois à venir

La crise liée au coronavirus continue de se propager et d'enrayer l'économie mondiale

La crise liée au coronavirus continue de se propager et d'enrayer l'économie mondiale - Pixabay / geralt

Le président de la Réserve fédérale de Saint-Louis, James Bullard, a détaillé des perspectives désastreuses pour les Etats-Unis dans les mois qui viennent, juste avant que le Congrès échoue à se mettre d'accord sur son plan de relance.

Les Etats-Unis font-ils face à la pire crise économique de leur histoire? Si son étendue dans le temps n'est pas connue, la chute sera brutale. Très brutale. Alors que le Congrès américain n'a pas encore su se mettre d'accord sur une vaste plan de relance, le président de la Réserve fédérale de Saint-Louis, James Bullard, a détaillé dans Bloomberg des prévisions alarmistes pour le deuxième trimestre de l'année.

A commencer par un taux de chômage aux États-Unis qui pourrait atteindre 30%! Du jamais-vu dans ce pays qui ne propose pas de chômage partiel. La semaine dernière, Steven Mnuchin, le secrétaire au Trésor, anticipait déjà un chômage à 20%. Mais James Bullard promet aussi une chute de 50% du PIB sur ce même deuxième trimestre…

"C'est un énorme choc et nous essayons de le gérer et de le garder sous contrôle" explique-t-il à Bloomberg, rappelant que la Fed était prête à multiplier les initiatives pour endiguer le désastre annoncé. Mais les détails de ce scénario noir sont peut-être aussi une manière de maintenir la pression sur le Congrès qui peine à se mettre d'accord sur l'énorme plan de relance de 2.000 milliards de dollars attendu. Les marchés ont d'ailleurs largement chuté, ce lundi matin, en Europe, après l'annonce de cet échec.

Une chute inédite

Il n'empêche, les banques américaines commencent, elles aussi, à tirer la sonnette d'alarme. Goldman Sachs anticipe désormais une baisse de 24% de l'activité américaine au deuxième trimestre, ce qui en ferait un plus bas historique. De son côté, Morgan Stanley s'attend à une baisse de 30% du PIB tandis que Bank of America table sur -25%. Un peu plus optimiste, J.P. Morgan prévoit une baisse de 14% du PIB.

Reste encore à savoir si l'activité pourra reprendre rapidement. C'est encore le scénario privilégié par les banques qui espèrent que les actions politiques permettront d'éviter une contraction trop longue de l'économie américaine.

Thomas Leroy