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Valls: "le Tafta ne pourra pas aboutir" sans garantie sur l'environnement

Manuel estime que le Tafta ne pourra être signé sans garde-fous sur l'environnement

Manuel estime que le Tafta ne pourra être signé sans garde-fous sur l'environnement - Martin Bureau - AFP

"Manuel Valls a jugé mardi que la possibilité de conclure les négociations du traité transatlantique cette année était encore trop éloignée. Il a ainsi emboîté le pas au secrétaire d'État au Commerce Extérieur, Matthias Fekl. "

Même si Barack Obama a récemment exprimé sa volonté de voir les négociations aboutir avant la fin de l’année, l’affaire semble mal engagée. L'exécutif français n'entend pas, en l'état, faire signer le traité de libre-échange entre l'Europe et les États-Unis, le fameux Tafta.

Le Premier ministre Manuel Valls a notamment tapé du poing sur la table, ce mardi. "Je veux être très clair: il ne pourra pas aboutir s'il n'apporte pas les garanties que le niveau d'exigence que nous avons en France pour la santé et l'environnement de nos concitoyens sera maintenu", a déclaré le Premier ministre, lors de son discours de clôture de la Conférence environnementale.

Le secrétaire d'État au Commerce extérieur Matthias Fekl avait déjà fait part de ses doutes ce matin. Selon lui, la possibilité de conclure un accord sur le traité transatlantique (Tafta ou TTIP) "s’éloigne".

"On s'éloigne d'ailleurs des chances, ou des risques, chacun jugera, de conclusion tout court", a-t-il ajouté au micro de RTL, alors qu'un nouveau cycle de négociations se tient cette semaine à New York.

Énumérant les sujets sur lesquels la France attend des avancées, comme l'environnement, la transparence des discussions, ou les procédures d'arbitrage, il a affirmé souhaiter "un bon accord". Mais "il n'y a pas de frénésie ni française ni européenne à signer à n'importe quel prix, n'importe quoi", a-t-il assuré.

"Aucune raison d'être à la remorque" des États-Unis

Ce vaste accord commercial, en négociation depuis 2013, vise à supprimer les barrières douanières et réglementaires entre les États-Unis et l'UE mais il rencontre une forte résistance dans la société civile qui critique notamment son opacité, mais aussi l'impact qu'il pourrait avoir sur l'agriculture ou l'environnement.

"Il n'y a aucune raison de se mettre à la remorque de tel ou tel continent, ou tel ou tel pays, fut-il un partenaire et un allié", a insisté Matthias Fekl, alors que le président américain Barack Obama vient d'effectuer une tournée européenne pour accélérer les négociations.

Pour rappel, le président français François Hollande avait déjà affirmé mi-avril que la France pouvait "toujours dire non" si les conditions qu'elle a posées, concernant la transparence ou encore l'accès aux marchés publics, n'étaient pas respectées.

Y.D. avec AFP