BFM Business
International

Brexit: un mémo de la City dénonce l'attitude de la France

Jeremy Browne, représentant de la City londonienne auprès de l'UE, a fustigé l'attitude française vis-à-vis du Royaume-Uni.

Jeremy Browne, représentant de la City londonienne auprès de l'UE, a fustigé l'attitude française vis-à-vis du Royaume-Uni. - Raveendran - AFP

Dans un mémo destiné au ministère britannique des Finances, le représentant de la City auprès de l'UE estime que Paris cherche activement à réduire l'influence du secteur financier londonien.

Outre-Manche, l'inquiétude grandit. La France chercherait en effet à exploiter le Brexit pour affaiblir le Royaume-Uni et le secteur financier de Londres. C'est en tout cas ce qu'affirme le représentant de la City auprès de l'Union européenne dans un mémo publié dimanche par le Mail on Sunday.

"Ils sont absolument clairs quant à leurs objectifs: l'affaiblissement du Royaume-Uni, la poursuite de la détérioration de la position de la City de Londres", écrit ainsi dans ce document Jeremy Browne, qui a rencontré des dirigeants de banque, des responsables politiques et des diplomates.

Dans ce mémo destiné au ministère britannique des Finances et aux députés après des rencontres début juillet en France, il ajoute que sa "rencontre avec le gouverneur de la banque centrale française a été la pire que j'ai eue dans l'UE. Ils sont en faveur du Brexit le plus dur possible. Ils veulent des perturbations. Ils cherchent activement la désagrégation des services financiers".

La France est "devenue plus gourmande et plus ferme avec l'élection de Macron"

Pour lui, Londres doit avoir conscience que "la France voit le Royaume-Uni et la City de Londres comme des adversaires, pas comme des partenaires". "Chaque pays, assez logiquement, guette les opportunités que le Brexit offre mais les Français vont plus loin", ils "sont ouvertement heureux de voir des effets préjudiciables à la City de Londres même si Paris n'en bénéficie pas", ajoute-t-il.

Ce représentant du secteur financier de la capitale britannique estime que la position française n'est pas le fait de quelques individus isolés mais "le comportement collectif de toute la France devenue plus gourmande et plus ferme avec l'élection de Macron".

Pour rappel, le gouvernement français a récemment présenté de nouvelles mesures, notamment fiscales, ouvertement destinées à dérouler le "tapis bleu-blanc-rouge" pour convaincre le secteur financier de quitter Londres pour s'installer à Paris, dans le sillage du Brexit.

L'"effet Brexit" reste à ce stade encore limité pour Paris, en dehors de l'annonce de la banque HSBC, qui prévoit de déplacer 1000 emplois en France. JP Morgan Chase, géante américaine de la banque d'affaires, a pour sa part choisi Dublin, Francfort et Luxembourg.

Y.D. avec AFP