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La Grèce accueille à bras ouverts les "nouvelles routes de la soie" chinoises

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- - AFP/FRED DUFOUR

Ce dimanche, le président chinois Xi Jinping a débuté une visite de trois jours à Athènes pour renforcer la coopération économique entre les deux pays. Face à l'hostilité d'une partie des Européens, Pékin a trouvé avec la Grèce un pays en manque cruel d'investissements.

Trois jours de visite. Le président Chinois ne s'est pas contenté d'une simple escale en Grèce, preuve de l'importance de voyage. Xi Jinping a donc rencontré le Premier ministre grec, le conservateur Kyriakos Mitsotakis, pour accélérer l'ambitieux projet des "nouvelles routes de la soie" visant à relier la Chine au reste de l'Asie, l'Europe et l'Afrique via un programme d'investissements de 906 milliards d'euros dans un important réseau d'infrastructures portuaires, ferroviaires, industrielles et aéroportuaires.

"La Chine et la Grèce se perçoivent comme des alliés naturels" a ainsi déclaré le président Chinois, qui veut notamment "renforcer le commerce bilatéral et faire des investissements dans le secteur bancaire."

Autoroute de la soie

Face à la méfiance voire même l'hostilité de certains pays européens (dont la France) sur ce projet, la Grèce a, au contraire, accueilli à bras ouverts les investisseurs chinois. Au total, seize accords devaient être signés au cours de cette visite officielle de trois jours, dans les domaines de l'énergie, la marine marchande, l'exportation de produits agricoles ainsi qu'un accord sur l'extradition, selon une source gouvernementale grecque.

"La route ouverte va devenir très vite une autoroute", s'est réjoui Kyriakos Mitsotakis dont l'objectif depuis son élection de juillet, est d'attirer des investissements étrangers en vue de renforcer la croissance grecque après la crise de la dette (2010-2018).

"La Chine mise sur la position géostratégique du pays", a-t-il estimé. Il a confirmé sa prochaine visite en Chine en avril, après s'être rendu à la Foire aux importations de Shanghai la semaine dernière, où il était accompagné d'une délégation de soixante hommes d'affaires grecs.

Craintes de l'hégémonie chinoise

Pour la suite de sa visite, le président chinois devait ensuite se rendre sur le port du Pirée, dont les trois terminaux ont été cédés au géant du transport maritime chinois Cosco. "Le Pirée va devenir un point de transit entre la Grèce et l'Asie (...), la porte principale vers et depuis l'Asie", a estimé Kyriakos Mitsotakis, qui accompagne Xi dans la visite. "Grâce à notre coopération, Le Pirée est devenu le plus grand port de la Méditerranée et l'un de plus importants projets de l'initiative des Nouvelles routes de la soie", s'est félicité le président chinois.

Mais ce projet inquiète l'Union européenne qui craint l'hégémonie chinoise en Grèce et en Italie. Fin septembre, l'UE et le Japon ont signé un accord pour coordonner de nouveaux réseaux de transport ainsi que de nouvelles infrastructures énergétiques et numériques, reliant l'Europe à l'Asie, en réponse au projet pharaonique chinois.

Thomas Leroy, avec l'AFP