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La Grèce réclame l'allégement de sa dette

La Grèce réclame un allègement de sa dette à ses créanciers, en récompense des ses efforts pour se réformer.

La Grèce réclame un allègement de sa dette à ses créanciers, en récompense des ses efforts pour se réformer. - John Kolesidis - Reuters

En récompense de ses efforts pour sortir du gouffre financier dans lequel elle était engagée, Athènes réclame, ce 16 novembre, un allègement de sa dette auprès de ses créanciers internationaux.

A quoi sert d'avoir réformé le pays de fond en comble s'il en ressort largement plus endetté qu'initialement? Deux jours après que les statistiques grecques ont confirmé le retour de la croissance dans le pays, son Premier ministre Antonis Samaras a réclamé un allègement de la dette, ce 16 novembre.

"La Grèce réclame des allègements additionnels de sa dette publique comme récompense pour son succès au programme européen qui va se terminer fin décembre", a-t-il déclaré à l'édition dominicale du quotidien Kathimerini.

La croissance après six ans de récession

La Grèce a bénéficié "de la plus importante restructuration de l'histoire de dette publique en avril 2012 avec l'effacement d'environ 105 milliards d'euros" ainsi qu'à une réduction de la dette de 20 milliards d'euros quelques mois plus tard via l'échange des obligations détenues par le privé, rappelle Antonis Samaras.

Mais le pays s'est sorti de l'ornière. Les chiffres publiés vendredi par l'office grec des statistiques montrent que le PIB a crû de 0,7% au troisième trimestre, et de 1,7% sur un an. Une prouesse, après six ans de récession profonde qui ont fait reculer le PIB de 25%.

Cette amélioration est, selon le Premier ministre, une conséquence directe des réformes structurelles engagées par le pays ces dernières années. Mais dans le même temps, les prêts dont a bénéficié Athènes, de la part de l'Union européenne et du FMI, en contrepartie de sa mise sous tutelle, a alourdi son endettement.

Une dette à 175% du PIB 

240 milliards d'euros lui ont été prêté, ce qui a mené sa dette publique à atteindre 175% du PIB en 2013, soit 318 milliards d'euros. "Il faut que la soutenabilité de la dette soit confirmée", écrit Antonis Samaras, en réitérant l'engagement de l'UE lors du sommet européen de novembre 2012 de procéder à un nouvel allègement de la dette à la condition qu'Athènes parvienne à assainir ses finances.

Mais les rapports actuels de la Grèce avec ses créanciers traversent une nouvelle phase de tension, la visite habituelle de hauts représentants de la troïka (UE, BCE et FMI) a été reportée maintes fois ces dernières semaines, en raison surtout du retard pris dans les réformes.

En vue de la fin du programme européen prévu pour décembre, la Grèce souhaite se débarrasser de la surveillance stricte de ses créanciers et négocier "un post-programme" plus souple, à l'instar des autres pays du sud de l'Europe, le Portugal ou l'Irlande, qui sont récemment sortis des programmes respectifs, selon les analystes.

N.G. avec AFP