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Ces privatisations que Tsipras veut annuler

L'ancien aéroport athénien d'Hellinikon était à l'abandon faute d'investissement public. L'ex-gouvernement grec a ainsi décidé de le privatiser en 2014.

L'ancien aéroport athénien d'Hellinikon était à l'abandon faute d'investissement public. L'ex-gouvernement grec a ainsi décidé de le privatiser en 2014. - Phillip Kalantzis Cope - Flickr - CC

Une mine d'or exploitée par un groupe canadien, un aéroport privatisé et vendu à une entreprise grecque. Le nouveau gouvernement grec veut casser les contrats signés par l'ancienne majorité.

Alors que l'aide financière internationale à Athènes est en suspens, le nouveau pouvoir en place en Grèce refuse des investissements qui ne correspondent pas à son éthique. L'écologie et la lutte contre la corruption prime désormais sur les mesures destinées à faire rentrer de plus vite de l'argent dans les caisses. Plusieurs contrats noués sous la précédente mandature, sont ainsi dans son viseur.

Athènes compte en premier lieu s'opposer à un investissement minier étranger. Le ministre grec de l'Energie, Panagiotis Lafazanis, a déclaré ce mardi 10 février que le gouvernement allait s'opposer par tous les moyens légaux aux participations prises par des investisseurs canadiens dans une mine d'or du nord de la Grèce.

"Nous sommes opposés aux investissements dans la mine d'or de Skouries et nous aurons recours à tous les moyens légaux possibles pour faire valoir notre position", a-t-il dit devant le parlement. "Quoi qu'il en soit, nous défendrons la totalité des mineurs".

Une mine d'or et un aéroport vendus dans le viseur

La mine d'or de Skouries, gérée par la compagnie minière Eldorado Gold, dont le siège est à Vancouver au Canada, était un élément-phare des projets d'investissement étrangers du gouvernement grec précédent. Les observateurs suivaient de près la position du nouveau cabinet, pour voir si la Grèce allait ou non continuer à favoriser les investisseurs étrangers malgré l'opposition locale.

Le Monde racontait en 2012 qu'à quelques kilomètres du mont Athos, la relance des mines d'or était "vécue comme une catastrophe". Dans cette région forestière, les 3.000 habitants d'un petit village proche des mines luttent depuis des années contre les risques de pollution. Ils avaient réussi à la faire fermer en 2002. Mais depuis, la crise économique a poussé le précédent gouvernement à rouvrir le site, et à le vendre au groupe canadien.

Autre contrat en ligne de mire du ministre de l'énergie, membre d'un gouvernement dominé par le parti anti-austérité Syriza: le processus de vente de l'ancien aéroport athénien d'Hellinikon. Selon lui, les "projets de développement d'Hellinikon sont extrêmement destructeurs pour l'environnement". Et ce dernier a pris un engagement ferme auprès des membres du parlement grec : "Nous allons revenir sur cette transaction scandaleuse dans le but de l'annuler". Remplacé depuis une quinzaine d'années par l'aéroport Elefthérios-Venizélos, l'aéroport d'Hellinikon a été privatisé en 2014 par l'Etat. C'est une société grecque, Lamda Development, qui en a repris l'exploitation. 

N.G. avec Reuters